Le paradoxe de la baisse des ressources en eau alors que les précipitations augmentent

forte pluie
Crédits : Wikimedia Commons

Nous faisons actuellement face à un véritable paradoxe. En effet, le réchauffement climatique apporte davantage de précipitations, mais les ressources en eau baissent, si bien que certains lacs et rivières se retrouvent à sec ! Des chercheurs australiens ont tenté d’expliquer pourquoi.

Climat qui se réchauffe = davantage d’humidité

Environ 7 % d’humidité en plus par degré supplémentaire. Voici ce que l’atmosphère peut espérer transporter dans une configuration de climat qui se réchauffe. Les modèles climatiques qui l’affirment intègrent la relation de Clausius-Clapeyron (ou formule de Clapeyron), permettant de définir l’évolution de la pression de changement d’état d’un corps pur en fonction de la température.

Or, cette humidité se change en précipitations, et la logique voudrait que les cours d’eau, lacs et autres réserves en eau douce (eau bleue) soient alimentés. En réalité, ce n’est pas le cas selon une étude parue en 2015, stipulant que seulement 36 % de ces précipitations contribuent à recharger les réserves en eau.

Une autre étude pour expliquer ce paradoxe

Le récent travail des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie) repose sur une compilation de données assez énorme. En effet, ces données proviennent de 43 000 stations de relevés météo ainsi que de 5 300 points de mesure des rivières dans pas moins de 160 pays.

Dans un communiqué publié le 13 décembre 2018, les chercheurs font état de sols de plus en plus secs. Cela représenterait alors le cœur du problème, car l’eau de pluie se retrouve directement absorbée par le sol au lieu de s’écouler vers les rivières. Le ratio est effrayant : pour 100 gouttes de pluie tombant sur la terre ferme, seulement 36 alimentent les lacs, rivières et autres nappes phréatiques !

Crédits : PxHere

Un phénomène malheureusement amplifié

Le phénomène décrit plus haut se trouve entre autres amplifié par la modification de la capacité de stockage des plantes causée par l’augmentation des températures. Il est ici question d’un accroissement de l’évapotranspiration. Évoquons également le fait que les pluies extrêmes – qui auront tendance à se multiplier à l’avenir – sont souvent très localisées, si bien que leurs effets sont très limités.

Il faut également savoir que les sols plus secs sont à l’origine d’un cercle vicieux. En effet, les agriculteurs auront de plus en plus tendance à davantage pomper dans les réserves d’eau, qui s’épuiseront encore plus rapidement. Il y a également la question des villes et de l’imperméabilisation des sols, entravant la recharge des nappes phréatiques.

Sources : Phys.org – Futura Sciences

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