Le glyphosate pourrait également être un perturbateur endocrinien !

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Un institut de recherche basé en Italie a étudié les effets du glyphosate sur les hormones chez le rat. Or, les scientifiques affirment que cette substance réunit les caractéristiques pour être qualifiée de perturbateur endocrinien.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Il s’agit d’un terme inventé en 1991 pour désigner les molécules ou agents chimiques composés causant des anomalies physiologiques (et en lien avec la reproduction), et ce en agissant sur notre équilibre hormonal. Les perturbateurs endocriniens sont observés depuis les années 1970, les spécialistes s’intéressant à ce phénomène pour des questions de santé reproductive, et donc potentiellement de survie à long terme de l’espèce humaine.

En pratique, les perturbateurs endocriniens dérèglent le fonctionnement des glandes endocrines telles que la thyroïde, l’hypophyse, le pancréas, les ovaires ou encore les testicules. Outre la fonction reproductrice altérée, d’autres effets indésirables peuvent impacter l’organisme au niveau de la croissance, du développement, du comportement et de l’humeur. C’est également le cas de la production, l’utilisation et le stockage de l’énergie, du sommeil ou encore de la circulation sanguine.

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Le glyphosate, un perturbateur endocrinien ?

Déjà connu pour être cancérogène et génotoxique, le glyphosate pourrait également se voir intégré dans la catégorie « perturbateur endocrinien ». En tout cas, c’est ce qu’a conclu une étude conduite par l’Institut Ramazzini situé en Italie, en collaboration avec un consortium international de chercheurs. Dans leurs résultats parus dans la revue Environnemental Health le 12 mars 2019, les scientifiques détaillent leurs observations faites sur le rat.

Les chercheurs disent avoir observé une augmentation de la distance anogénitale – qui est un marqueur de masculinisation – chez les mâles et les femelles. Il est également question d’une augmentation de la testostérone chez les femelles, ainsi que d’une augmentation de la concentration d’hormone thyroïdienne (TSH) chez les mâles.

Selon les scientifiques, le protocole utilisé dans l’étude permettrait d’échapper à toute critique. Deux groupes de rats ont été déterminés, le premier devant ingérer du glyphosate pur et le second, un herbicide commercial – le Roundup Bioflow – contenant du glyphosate. À savoir que les doses ingérées étaient calquées sur un minima par rapport aux normes. Bien que les résultats ne soient pas encore définitifs, les chercheurs ont déjà indiqué que les effets de l’herbicide commercial étaient plus visibles que ceux engendrés par le glyphosate pur.

Sources : ConsoglobeRSE Magazine

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