Après la 34e cérémonie annuelle de remise du prix Ig Nobel au MIT l’année dernière, la 35e soirée annuelle de remise du prix Ig Nobel a eu lieu ce 18 septembre à l’Université de Boston, célébrant la véritable recherche avec des questions d’investigation délicieusement décalées – et des réponses étonnamment utiles. Cette année, le Prix de Biologie est revenu à une équipe japonaise pour avoir prouvé scientifiquement que le simple fait de peindre des rayures blanches sur des vaches permet de réduire les attaques de mouches. Les chercheurs y voient une alternative écologique aux pesticides.
Les mouches n’aiment pas les rayures
Des travaux publiés il y a quelques années nous ont révélé que les rayures du zèbre avaient pour objectif principal de repousser les parasites. Notamment les mouches suceuses de sang. Ces motifs semblent en effet perturber le système visuel des insectes. Résultat, au moment où elles approchent, les mouches ne freinent pas suffisamment pour atterrir. Elles percutent le zèbre et repartent.
Au cours de cette étude, les chercheurs avaient également fait le test avec des chevaux. Des tuniques avaient été déposées sur leur dos. Certaines étaient de couleur unique (noire ou blanche), et d’autres étaient zébrées. Et là encore, lorsque les chevaux portaient des manteaux à motifs rayés, le nombre de mouches ayant réussi à atterrir avec succès avait été moins élevé que sur les autres chevaux.
Même constat chez les vaches
Pour cette étude récemment récompensée aux concours Ig Nobel 2025 du MIT (Prix de biologie), les chercheurs se sont concentrés sur les bovins. Plus précisément sur six vaches noires japonaises. Deux de ces vaches ont été recouvertes de rayures peintes avec de la laque blanche (qui partait facilement ensuite). Deux autres ont été recouvertes de bandes noires et deux ont gardé leur pelage naturel.
Le processus s’est répété pendant neuf jours, et toutes les vaches ont alterné. Autrement dit, toutes ont passé trois jours avec les rayures blanches, trois jours avec les noires, et trois jours sans rayures.
Au cours de chacune de ces expériences, les chercheurs ont alors calculé le nombre de mouches venues embêter les vaches. Seulement 55 mouches en moyenne ont été observées sur les vaches zébrées, contre 111 sur les vaches peintes en noir et 128 sur les vaches témoins.
Celles qui avaient été recouvertes de rayures blanches ont également manifesté moins de comportements d’évitement. Environ une quarantaine toutes les 30 minutes, contre contre 53 et 54 pour les autres.
Cette étude confirme ainsi que le simple fait de peindre des rayures blanches sur les vaches permet de réduire les attaques de mouches. Comme chez les zèbres et les chevaux.

Une alternative aux pesticides
Rappelons que les mouches sont un véritable calvaire pour les vaches. Elles empêchent les bovins de paître, de s’alimenter et de dormir. Les animaux sont stressés, et il arrive parfois qu’ils se blessent. « L’impact économique des mouches piqueuses sur la production de bétail aux États-Unis est estimé à 2,2 milliards de dollars par an », soulignent les chercheurs.
Pour en venir à bout, les agriculteurs utilisent donc des pesticides. Mais de plus en plus d’études mettent en lumière la dangerosité de ces produits. À terme, il sera donc nécessaire de trouver des alternatives plus efficaces et écologiques. Comme transformer les vaches en zèbres. Les chercheurs y croient, même si d’autres recherches seront bien évidemment nécessaires avant de pouvoir démocratiser cette pratique.
