L’ampleur croissante des données numériques pose un défi majeur en matière de stockage. Face aux limites des technologies actuelles, des chercheurs se tournent vers une solution inattendue : l’ADN. Ce matériau biologique, porteur de l’information génétique, possède une densité de stockage inégalée. Des avancées récentes montrent que la science se rapproche de cette possibilité fascinante. Ils ouvrent la voie à une révolution dans la manière dont nous stockons et accédons aux informations numériques.
Un stockage assuré pour plusieurs années grâce à l’ADN
L’innovation, appelée « primordial DNA store and compute engine », apporte deux avantages majeurs. D’abord, elle offre un stockage de données beaucoup plus volumineux, durable et fiable que les technologies électroniques actuelles. Les expériences menées montrent qu’il serait possible de conserver d’immenses quantités de données dans des espaces commerciaux disponibles pendant des milliers d’années. Et cela peut se faire sans risque de détérioration. Bien que cette capacité de conservation ne soit pas une nouveauté en soi, c’est son association avec une autre avancée qui la rend particulièrement intéressante.
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En effet, les scientifiques ont démontré que leur technologie permet également d’exécuter des calculs informatiques basiques directement sur l’ADN. Il peut s’agir de calculs tels que la résolution de sudokus ou de problèmes d’échecs. Tout cela avec une interaction avec les données stockées. Modifier, déplacer ou supprimer des informations sur l’ADN sans endommager celui-ci pourrait bientôt être une réalité.
Stockage dans l’ADN : la technologie informatique de l’avenir
Albert Keung, responsable du projet et co-auteur de l’étude, donne des informations précises sur cette nouvelle avancée. Il explique que l’informatique ADN doit relever le défi de stocker, récupérer et traiter des données sous forme d’acides nucléiques. « Dans le domaine de l’informatique électronique, l’attrait des technologies réside en grande partie dans la compatibilité de tous les composants d’un appareil », souligne-t-il.
Il poursuit en précisant que, jusqu’à récemment, l’idée que le stockage ADN puisse servir pour la conservation à long terme semblait plausible. Mais, la possibilité de créer une technologie ADN capable de réaliser l’ensemble des opérations des dispositifs électroniques classiques paraissait improbable. Ces opérations incluent le stockage, le déplacement, la lecture, l’effacement, la réécriture, le rechargement et le calcul de données spécifiques.
Pour surmonter cet obstacle, l’équipe a mis au point des structures polymères appelées dendricolloïdes. Ces structures commencent à l’échelle microscopique, puis se décomposent hiérarchiquement pour former un réseau de fibres nanométriques. Ce réseau offre une grande surface permettant de déposer l’ADN parmi les nanofibrilles. Le dépôt est effectué sans compromettre la densité des données et avec la préservation de l’intégrité de l’ADN.
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Keung ajoute qu’avec cette approche, il est possible de stocker l’équivalent des données de mille ordinateurs portables. Et tout ceci dans un dispositif ADN de la taille d’une gomme à crayon. Une avancée qui pourrait potentiellement résoudre les défis mondiaux de stockage de données. Les problèmes concernant le volume, la durée seront totalement résolus car ce dispositif pourrait même contenir l’intégralité des informations d’internet depuis sa création.
