De la peste antonine au Covid-19, en passant par la grippe espagnole, voici les grandes pandémies qui ont marqué l’histoire de notre espèce.
Les maladies infectieuses à l’origine d’épidémies et de pandémies n’ont pas attendu la « mondialisation » pour se répandre. Le plus souvent transmises par des virus ou des bactéries, elles nous infligent parfois de véritables saignées démographiques. Certes, ces épisodes nous accompagnent depuis des millénaires. Cependant, on remarque que la propagation de ces maladies s’est considérablement accentuée à mesure que les échanges se généralisaient.
D’un autre côté, à la faveur de nos connaissances de plus en plus importantes en virologie et en bactériologie, mais aussi grâce à l’amélioration des soins de santé, elles paraissent aujourd’hui moins meurtrières qu’auparavant (même si certaines maladies encore non maîtrisées font encore énormément de victimes).
La liste ci-dessous nomme les pandémies les plus importantes de l’histoire. Elle souligne à chaque fois son origine (et parfois l’hôte intermédiaire) et le bilan humain :
- Peste antonine (165-180, depuis 2018, il y a consensus pour dire qu’il s’agissait vraisemblablement d’une épidémie de variole) : 5 millions de morts.
- Épidémie de variole japonaise (735-737, virus variolique) : 1 million de morts
- Peste de Justinien (541-542, bactérie Yersinia pestis / rats, puces) : 30-50 millions de morts
- Peste noire (1347-1351, bactérie Yersinia pestis / rats, puces) : 200 millions de morts
- Variole dans le nouveau monde (1520, à partir de virus variolique) : 56 millions de morts
- Grande peste de Londres (1665, bactérie Yersinia pestis / rats, puces) 100 000 morts
- Peste italienne (1629-1631, bactérie Yersinia pestis / rats, puces) : 1 million de morts
- Pandémie de choléra (1817-1923, vactérie V. cholerae) : 1 million de morts
- Troisième pandémie de peste (1885, bactérie Yersinia pestis / rats, puces) : 12 millions de morts (Chine et Inde)
- Fièvre jaune (fin des années 1800, virus / moustiques) : 100 000 à 150 000 morts
- Grippe russe (1889-1890, origine aviaire) : 1 million de morts
- Grippe espagnole (1918-1919, virus H1N1 / porcs) 40 à 50 millions de morts
- La grippe asiatique (1957-1958, virus H2N2) : 1,1 million de morts
- Grippe de Hong Kong (1968-1970, virus H3N2 : 1 million de morts
- VIH / SIDA (dès 1981, virus / chimpanzés) : 25 à 35 millions de morts
- Grippe porcine (2009-2010, virus H1N1 / porcs) : 200 000 morts
- SRAS (2002-2003, coronavirus / chauves-souris, civettes) : 770 morts
- Ebola (2014-2016, ebolavirus / animaux sauvages) : 11 000 morts
- MERS (dès 2015, coronavirus / chauves-souris, chameaux) : 850 morts
- COVID-19 (dès 2019, coronavirus d’origine encore indéterminée) : 165 257 (ce lundi à 9h selon l’Université Johns Hopkins)
Remarque : les estimations énumérées ci-dessus sont basées sur les recherches disponibles. Certaines, comme celles de la peste de Justinien et de la grippe porcine, font encore l’objet d’un débat.
Apprendre du Covid-19
La plupart de ces pandémies ont pour origine des zoonoses (maladies transmises entre l’homme et l’animal). Et nous savons désormais que ces émergences sont étroitement liées aux changements environnementaux. En effet, plus nous grappillons de l’espace, plus les relations interespèces sont de plus en plus étroites.
Les réservoirs semblent effectivement ne se concentrer que dans certaines zones (Chine, Afrique). Toutefois, rappelons que notre monde est désormais régi par les échanges internationaux. C’est pourquoi les agents pathogènes sont capables de se propager rapidement. L’événement sanitaire que nous essuyons actuellement n’est donc pas vraiment surprenant, même si son ampleur reste tout de même très impressionnante.
Si nous continuons d’adopter les mêmes comportements, il est donc certain que d’autres crises du même type auront lieu à l’avenir. L’émergence d’un autre virus pourrait en effet très bien survenir demain, ou l’année prochaine. C’est pourquoi il est impératif que nous prenions conscience des liens étroits entre nos activités et les problèmes sanitaires. Alors seulement nous pourrons trouver des solutions durables si nous voulons réduire ces risques.
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