Ils créent une mouche grâce à un gène datant de 140 millions d’années !

mouche
Crédits : Wikipedia

Afin de connaître les mutations ayant entraîné l’évolution des drosophiles dans leur forme actuelle, des chercheurs américains ont réhabilité un gène très ancien. Il s’agit d’une manière générale de mieux comprendre les mécanismes de l’évolution.

Non, nous ne sommes évidemment pas dans Jurassic Park, mais la mouche récréée par les chercheurs américains de la New York University est issue d’un gène datant tout de même de 140 millions d’années ! Les résultats de l’étude publiée sur la plateforme eLife le 9 octobre 2019 indiquent qu’il n’est ici pas question de ressusciter un quelconque animal, mais plutôt de comprendre les changements évolutifs concernant l’embryon.

Stephen Small, biologiste et principal meneur de l’étude a expliqué que « les changements de certaines séquences ADN sont responsables de l’évolution au sein des espèces ainsi que de la séparation entre deux espèces distinctes », mais a admis que la cause de ces mêmes changements reste encore inconnue.

Si des recherches ont déjà tenté de comprendre le rôle précis de chaque protéine codant les séquences ADN en ce qui concerne l’évolution, les méthodes utilisées manquent de pertinence. En effet, le fait de par exemple remplacer un gène actuel par un gène ancestral peut engendrer des effets différents de ceux de l’époque.

Les biologistes américains sont alors parvenus à recréer la version ancestrale d’un gène actuel de la drosophile moderne. Le but ? Obtenir plusieurs versions par le biais de mutations différentes. La protéine Bicoid a été choisie, dont la mission est de coder le développement antérieur et postérieur du corps de la mouche.

Des embryons dépourvus de la fameuse protéine ont tout d’abord été créés, puis ceux-ci se sont développés sans tête et avec deux queues à chaque extrémité. Le gène ancestral a ensuite été testé sur différentes mutations de séquences ADN qui sont apparues entre cette époque et aujourd’hui, et ce afin de déterminer lesquelles ont été source d’influence sur l’évolution.

Ainsi, deux protéines spécifiques ont été découvertes, tenant un rôle primordial dans la formation de la tête de la mouche. Les chercheurs ont affirmé que ces protéines – associées aux mutations qu’elles ont causées – sont celles ayant conduit à l’évolution vers la drosophile moderne, au moins en ce qui concerne la formation de son corps.

Ces recherches ouvrent la porte à une poursuite de l’identification des protéines à l’origine de chaque mutation, et donc de l’évolution vers la mouche moderne. Ensuite, les chercheurs prévoient d’étudier d’autres espèces animales en utilisant la même méthodologie.

Sources : Digital Trends – Futura Sciences

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