Il y a plusieurs milliards d’années, le climat de Mars ressemblait à celui d’une zone terrestre très précise

Crédits : Michal Osmenda / Wikipedia

Depuis presque une décennie, le rover Curiosity livre des données importantes à propos de Mars. Celles-ci concernent notamment la physique et la chimie des roches du cratère Gale, qui autrefois contenait une importante étendue d’eau. Des chercheurs étasuniens ont récemment trouvé des roches similaires sur Terre permettant d’évaluer le climat de Mars effectif il y a 3,5 milliards d’années.

Les données de Curiosity sont insuffisantes

Depuis 2012 et le début de la mission du rover de la Nasa Curiosity, ce dernier explore le cratère Gale. Il s’agit d’un cratère d’impact d’environ 155 km de diamètre se trouvant dans le quadrangle d’Aeolis. Or, de nombreux chercheurs s’accordent pour dire qu’il y a longtemps, cette zone abritait un lac. Toutefois, la question du climat de la planète Mars fait toujours l’objet de débats. En effet, certains scientifiques pensent que Mars a connu une période chaude et humide durant laquelle les lacs et les rivières étaient très présents. D’autres estiment que la planète rouge était plus sèche et couverte de glaciers. Or, les informations que le rover Curiosity livre régulièrement ne suffisent pas à statuer clairement sur cette question.

Une équipe de chercheurs de l’Université Rice (États-Unis) a publié une étude dans la revue JGR Planets le 11 janvier 2021. Les scientifiques y expliquent avoir comparé les données du rover et des informations géologiques obtenues sur Terre.

paysage Islande
Ce paysage islandais aurait selon les chercheurs, pu être observable sur Mars il y a 3,5 milliards d’années.
Crédits : Université Rice

La Terre, cet excellent laboratoire

Selon l’étude, un candidat très sérieux a été retenu : l’Islande. Son terrain basaltique et sa météo plutôt fraîche tout au long de l’année (3 °C en moyenne) sont des conditions ressemblant le plus à celles de Mars il y a 3,5 milliards d’années. Selon l’équipe, les roches sédimentaires du cratère Gale auraient fait l’objet d’un passé piochant dans les deux scénarios évoqués plus haut. À cette époque, Mars présentait peut-être un climat glacial toutefois capable de maintenir de l’eau liquide dans des lacs, et ce durant de longues périodes.

«L’éventail des climats sur Terre nous a permis de calibrer notre thermomètre pour mesurer la température qui régnait sur Mars à l’époque. La Terre nous a fourni un excellent laboratoire pour observer les effets des différentes variables climatiques sur l’altération des roches. Sur Mars, la température a eu l’effet le plus fort», a déclaré dans un communiqué Kirsten Siebach, une des auteures de l’étude.

Il faut savoir que les meneurs de l’étude ont pris en compte une gamme importante de roches terrestres afin de construire leur hypothèse. Les roches provenaient donc d’Islande mais également de l’archipel d’Hawaï, ou encore du continent antarctique.