terre
Crédits : Mediadeka / Pixabay

Selon cette étude, il faudrait protéger au moins 1,22 % de la surface de la Terre

Les chercheurs d’une étude internationale récente sont formels : il faudrait protéger au moins 1,2 % de la surface de la Terre pour éviter la disparition de très nombreuses espèces, et donc la très redoutée sixième extinction de masse.

Une première pierre pour l’objectif 30×30

La notion de sixième extinction de masse (ou extinction de l’Holocène) concerne de nombreuses familles de plantes et d’animaux depuis le début du XIXe siècle avec une accélération constante depuis les années 1950. À terme, pas moins d’un million d’espèces sont menacées de disparition définitive. Notre monde se trouve donc au bord d’une nouvelle crise, cette extinction ayant toutefois la particularité d’être la première entièrement provoquée par les activités humaines.

Cependant, malgré ce constat alarmant, la tendance pourrait s’inverser en protégeant d’ici cinq ans au moins 1,22 % de la surface de la Terre, soit 164 millions d’hectares. Cette proposition est celle d’une équipe internationale affiliée à l’ONG Resolve, dont l’étude a fait l’objet d’une publication dans la revue Frontiers in Science le 25 juin 2024. Il s’avère que l’étude en question définit des zones prioritaires à protéger dans le cadre de l’objectif 30×30. Il s’agit ici d’une initiative mondiale qui date de 2021 impliquant les gouvernements dans la protection de 30 % de la superficie terrestre et océanique de la planète d’ici 2030.

Des milliers d’espèces vivantes à protéger

Aux quatre coins du monde, 16 825 sites qui n’ont aucun statut de protection ont été désignés comme zones prioritaires à protéger dans les cinq prochaines années. Ces zones se trouvent dans des pays variés comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Inde, l’Indonésie, Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou encore les Philippines. À eux seuls, ces sites abritent pas moins de 4 700 espèces menacées, dont la tortue des Galápagos (voir ci-après), la Gallicolombe poignardée, le macaque noir à crête de Sulawesi ou encore le buffle nain Tamarau. Citons également la présence de végétaux comme la Sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea), une plante carnivore.

tortue galapagos
La célèbre tortue géante des Galápagos. Crédits : Ebe123 / Wikimedia Commons

Selon les calculs des chercheurs, une politique d’acquisition foncière pour permettre la protection de ces sites coûterait un peu plus de trente milliards d’euros. À titre de comparaison, cette somme représente moins de 0,2 % du PIB des États-Unis ou encore moins de 9 % des subventions annuelles que l’on accorde à l’industrie mondiale des combustibles fossiles.

Enfin, si atteindre ces 1,22 % de surfaces terrestres protégées permettrait d’éviter la sixième extinction de masse, le travail ne doit pas s’arrêter. Dans l’idéal, l’objectif 30×30 doit être mené à son terme pour stabiliser une situation qui inquiète malheureusement aujourd’hui de plus en plus.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.