Un homme survit à 300 piqûres d’abeilles « tueuses »

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Crédits : heckepics/istock

Il y a quelques jours, un homme a échappé à la mort après avoir été attaqué par un essaim de mille abeilles tueuses. Des incidents similaires antérieurs se sont pourtant avérés mortels.

Une violente attaque

John Fischer, 60 ans, se baladait en fauteuil roulant avec son chien dans son quartier de la ville de Florence, en Arizona, lorsque des abeilles l’ont attaqué par centaines. Alors que le chien a pu s’enfuir à la demande de son maître, le pauvre homme a rapidement été submergé par l’essaim composé d’au moins mille insectes, au point que son fauteuil est même tombé à la renverse.

« J’ai essayé de traverser la rue en rampant, mais je ne pouvais rien voir. Elles me suivaient et étaient partout sur mon visage« , a-t-il déclaré. La situation était telle que John Fischer en avait même dans la bouche. Il aurait alors tenté de les mordre pour ensuite les recracher. Rapidement évacué à l’hôpital et traité avec de la morphine, il aurait survécu à pas moins de 300 piqûres. Son chien, soigné dans une clinique vétérinaire, aurait également souffert d’une cinquantaine de piqûres.

D’après une chaîne d’information locale, cette violente attaque serait l’œuvre d’abeilles tueuses. Étant donné le surnom de ces insectes bourdonnants, à quel point est-il remarquable que cet homme et son chien aient survécu ?

Que sont les abeilles tueuses ?

Les « abeilles tueuses » (ou abeilles africanisées) sont originaires d’Afrique tropicale. Selon le Natural History Museum de Londres, elles auraient d’abord été élevées par un scientifique brésilien qui tentait de combiner les vastes rendements en miel des abeilles mellifères européennes avec l’adaptation aux climats plus chauds des abeilles mellifères africaines. Elles se seraient ensuite propagées dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique du Sud, en Amérique centrale et en Amérique du Nord où elles sont considérées comme une sous-espèce de l’abeille domestique européenne (Apis mellifera).

Les abeilles africaines sont généralement plus réactives et plus agressives lorsqu’elles se sentent menacées. Elles ont alors tendance à défendre leur ruche plus vigoureusement et à poursuivre l’intrus sur une plus grande distance par rapport aux abeilles domestiques européennes. Au fil des ans, leur tendance à essaimer et à piquer violemment en groupe leur ont valu une notoriété et le surnom d’abeilles tueuses.

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Vue latérale d’une abeille tueuse africanisée. Crédits : Jeffrey W. Lotz/Wikipédia

Certains ont de la chance, d’autres non

Contrairement à la croyance populaire, cependant, le venin des abeilles tueuses n’est cependant pas plus puissant que celui de l’abeille européenne. Toutefois, une seule piqûre de ces abeilles peut évidemment faire des dégâts, en particulier chez les personnes allergiques. Chaque année, on estime qu’environ 3 % des concernés subissent une anaphylaxie, une réaction allergique grave potentiellement mortelle. Pour les autres, une publication récente dans la revue Clinical Case Reports estime que 50 à 500 piqûres d’abeilles à la fois pourraient suffire pour tuer un homme adulte. Avec ses 300 piqûres signalées, John Fischer a donc probablement eu beaucoup de chance.

D’autres ont également survécu à pire. En 2014, un employé municipal du Texas et une femme de 71 ans originaire de Californie auraient en effet subi environ mille de ces piqûres d’abeilles tueuses. D’autres n’ont en revanche pas eu cette chance. En 2016, un randonneur de 23 ans serait en effet décédé suite à une attaque de même envergure.

On ne sait pas pourquoi des centaines de piqûres sont mortelles pour certaines personnes, mais pas pour d’autres. Cependant, plusieurs facteurs pourraient jouer un rôle. Des études ont notamment montré que le poids corporel, le statut immunitaire de la victime et l’âge peuvent influencer la sévérité de la réponse.