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Crédits : RKennalley / iStock

Selon une étude, certains feux zombies proviennent d’une forme de combustion spontanée

Et si une forme de combustion spontanée était à l’origine de certains feux zombies ? Dans le cadre d’une étude, des chercheurs irlandais ont exploré différents scénarios sur la façon dont la température et la teneur en carbone des sols de tourbe pouvaient réagir aux changements de météo et de climat.

Plusieurs explications possibles aux feux zombies

Tout d’abord, rappelons que les feux zombies (ou incendies zombies) sont un nouveau type de feux de forêt naissant de feux souterrains qui ont survécu durant la période hivernale et qui peuvent se déclarer dès le mois de mai. En somme, il s’agit de vestiges d’incendies survenus durant les saisons précédentes. Le plus souvent, cela s’explique par des braises enterrées dans le sol (voir photo ci-après) et parfois même sous une couche de neige. Toutefois, cette explication n’est pas la seule possible, selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society A en juin 2023.

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Crédits : U.S. Fish and Wildlife Service Northeast Region / Wikipedia

Des chercheurs l’University College Cork (Irlande) ont élaboré un modèle mathématique particulier. Le but ? Explorer divers scénarios et hypothèses pour expliquer comment la température et la teneur en carbone des sols tourbeux sont susceptibles de réagir aux changements de météo et de climat.

Selon les résultats, les microbes qui dégradent la matière organique du sol peuvent générer une certaine quantité de chaleur que la tourbe souterraine peut couver à environ 80 °C pendant l’hiver. Ainsi, la tourbe est prête à s’enflammer dès le printemps, et ce, sans feu en surface, ni même d’étincelle ou de chaleur extrême brûlant le sol. Autrement dit, il s’agit d’une forme de combustion instantanée en lien avec ce que les auteurs de l’étude nomment un « état méta-stable des sols tourbeux ».

Des feux de plus en plus fréquents

Il faut savoir que les chercheurs irlandais n’ont pas oublié de mentionner un détail très important. En effet, ces derniers n’ont pour l’instant aucune preuve que ce phénomène de combustion spontanée se produit dans la réalité. De plus, ce même phénomène n’a pas été démontré en laboratoire et existe ainsi seulement dans les modèles élaborés par les auteurs de l’étude.

Quoi qu’il en soit, la communauté scientifique s’accorde sur un fait : les feux zombies sont de plus en plus fréquents. Ils représentent un des symptômes de l’occurrence et de la fréquence des incendies de forêt en lien avec le réchauffement climatique, dont l’intensité est une des conséquences des activités humaines. Or, ces incendies sont eux-mêmes une source non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre (GES), instaurant ainsi une sorte de cercle vicieux.

Si l’attention se porte sur l’apparition de points chauds autour d’anciennes zones enflammées, notamment au Canada, certaines études menées ces dernières années concernent les hautes latitudes boréales ou encore le pergélisol. Or, ce dernier inquiète particulièrement. Selon une étude de l’Université du Colorado (États-Unis) publiée fin mai 2024, les microbes pourraient en effet commencer à dégrader des polyphénols dans le pergélisol. Pourtant, il s’agit d’une forme de carbone que l’on pensait inaccessible au fonctionnement métabolique de ces organismes.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.