Les bactéries ont évolué pour être capables de manger du plastique

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Crédits : Ben Mierement/NOAA

Une étude menée en Suède affirme que la pollution plastique a un effet mesurable sur les bactéries. Selon les chercheurs, l’omniprésence de ce type de déchets a permis aux bactéries d’évoluer et de créer des enzymes capables de désintégrer le plastique.

Une conséquence de la surproduction de plastique

Aujourd’hui, nous retrouvons du plastique un peu partout, dans les fonds marins jusqu’aux plus hauts sommets du monde. Et si les microbes pouvaient contribuer à leur nettoyage en les désintégrant ? Cette théorie est celle explorée dans une étude publiée dans la revue mBio en octobre 2021. Ces recherches menées par la Chalmers University of Technology (Suède) laissent penser que les humains produisent tellement de plastique que les bactéries auraient évolué en conséquence. Selon les chercheurs, les bactéries ont ainsi créé des enzymes capables de désintégrer le plastique.

Dans un premier temps, les scientifiques ont passé en revue des données portant sur pas moins de 95 enzymes que l’on connaît déjà pour leur capacité à désintégrer le plastique. Il s’agit de protéines aux propriétés catalytiques présentes chez certaines bactéries que l’on retrouve dans les décharges et autres lieux où les déchets plastiques sont légion. Dans un second temps, les scientifiques ont recherché des enzymes similaires dans des échantillons d’ADN environnementaux. Ces échantillons provenaient de 236 lieux différents aux quatre coins du globe.

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Crédits : janeb13 / Pixabay

Des enzymes qui n’avaient jamais été identifiées

Selon les résultats, pas moins de 12 000 enzymes étaient présentes dans des échantillons océaniques provenant de 67 lieux différents à trois niveaux de profondeur. Citons également un total de 18 000 enzymes provenant d’échantillons de sol de 169 lieux différents. L’étude rapporte que 60 % de toutes ces enzymes n’avaient jamais été identifiés jusqu’à aujourd’hui. Autrement dit, de nouveaux enzymes capables de dégrader le plastique seraient apparus au fil du temps.

Il est difficile de dire si cette découverte est une bonne ou une mauvaise nouvelle. En tout cas, elle confirme la présence de quantités de plastiques trop importantes dans l’environnement. Rappelons au passage que la production mondiale de plastique était de 1,5 million de tonnes métriques en 1950. Cette quantité a atteint 50 millions en 1976, puis 100 millions en 1989. En 2018, l’humanité a produit pas moins de 360 millions de tonnes métriques de plastique.

Les chercheurs suédois ont indiqué vouloir analyser ces nouveaux enzymes afin de confirmer leurs propriétés ainsi que leurs performances en termes de dégradation du plastique. Selon eux, il sera peut-être possible de constituer des communautés de microbes pour dévorer un type de plastique en particulier.