Environnement : la séquestration carbone n’est pas une solution miracle

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Une équipe internationale de chercheurs alerte sur la séquestration carbone. Selon l’étude, certaines technologies pourraient, en cas de mauvaise utilisation, produire l’effet inverse : amplifier le réchauffement climatique au lieu de le réduire.

Construire des centrales à biomasse permettant la séquestration du CO2, voilà une idée portée par certains industriels. Le problème réside dans le fait que ces technologies de captage et de stockage de carbone (CSC) font l’objet de vives contestations. Il faut savoir qu’il existe plusieurs technologies de séquestration carbone, dont une ayant fait l’objet d’une étude parue dans la revue Nature Communications le 7 août 2018.

La technique en question consiste à piéger le carbone atmosphérique dans des structures géologiques, un procédé requérant de l’énergie issue de la combustion de biomasse. Rappelons que la biomasse est la matière organique utilisable comme énergie. Le problème de cette solution ? Afin parvenir à limiter la hausse de la température de la surface de la Terre à 2 °C, il faudrait une quantité astronomique de biomasse.

Cela impliquerait donc de convertir de vastes surfaces de forêts en surfaces agricoles. Mais davantage de CO2 pourrait être libéré, car les forêts jouent déjà un rôle de puits de carbone en retenant ce même CO2 ! De plus selon l’étude, il faudrait cultiver des biocarburants sur une surface grande comme deux fois l’Inde, ce qui est tout bonnement impossible sans s’attaquer aux forêts.

Les chercheurs ont analysé et modélisé l’impact global sur la végétation et des sols d’une stabilisation de la hausse des températures terrestres située entre 1,5 et 2 °C. Le recours à la technologie pour remplacer un phénomène naturel (et détruire les forêts) avec le risque de relâcher davantage de CO2, est selon l’étude quelque chose d’impensable.

Sources : Sciences et Avenir – L’info Durable

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