Des chercheurs ont mené une expédition dans la « zone de minuit » des océans !

requin zone bathypelagique
Crédits : Citron / Wikipedia

La zone bathypélagique ou « zone de minuit » des océans est caractérisée par une quasi-absence de lumière. Un institut de recherche étasunien y a envoyé une équipe pour l’explorer et prélever des créatures représentatives de la faune locale.

Une expédition rare

Située entre 1 000 et 4 000 mètres de profondeur, la zone bathypélagique est presque entièrement sombre. En l’absence de plantes vivantes, la faune se nourrit en chassant d’autres animaux ou en consommant la « neige » marine, des détritus provenant des zones supérieures. Comme l’explique le New York Times dans un article du 22 septembre 2020, le Monterey Bay Aquarium Research Institute (Mbari) y a organisé une expédition plutôt rare.

À bord du navire d’exploration Rachel Carson, des membres de l’institut ainsi que des aquariophiles ont exploré les profondeurs du canyon sous-marin de Monterey Bay. Selon le directeur de l’élevage de l’aquarium Paul Clarkson, il s’agissait d’y trouver des créatures ayant une belle apparence et surtout, représentatives de la faune locale.

Le fait est que les créatures de la zone bathypélagique vivent sous d’intenses pressions. Or, leur corps et leur organisme se sont adaptés à la pression des milliers de mètres d’eau au-dessus d’eux. Lorsque ces créatures font l’objet d’un rapatriement vers le niveau de la mer, elles se gélifient en quelque sorte. Effectivement, la pression atmosphérique ne suffit pas à maintenir leur forme d’origine.

océan couches
Crédits : Domaine public / Wikipedia

Recréer un écosystème similaire

Durant cinq heures de plongée, le bras du robot sous-marin Ventana a capturé toutes sortes de créatures. Parmi celles-ci, nous retrouvons des vers, des éponges, des étoiles de mer ainsi que des nudibranches. L’objectif des chercheurs est de bâtir au sein de l’aquarium un véritable écosystème similaire à celui de la zone bathypélagique. Or, il s’agit là d’un véritable défi technique dans la mesure où la température y est de seulement 4°C et la pression peut dépasser les 350 kg/cm². Ceci peut paraître impossible, mais les experts sont confiants.

« Les profondeurs sont le moteur qui anime la vie dans nos océans. C’est le cœur battant de notre système climatique. Mais nous exploitons les profondeurs d’une manière que nous n’avons jamais fait auparavant, alors je pense qu’il est temps d’en parler et de parler à tout le monde de l’importance de ces profondeurs », a déclaré Kyle Van Houtan, directeur de la recherche de l’aquarium.
Cette entreprise a donc également pour but de sensibiliser le public à cette zone méconnue de l’océan. Il s’agira également de soutenir la recherche en offrant un terrain d’étude propice. En effet, peu d’organismes ont les moyens d’organiser des expéditions en zone bathypélagique et d’y déployer un robot sous-marin.