Pourquoi les plus vieux os de ptérosaures d’Australie sont-ils si fascinants ?

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Reconstitution d'un ptérosaure australien. Crédits : Peter Trusler

Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié des os de ptérosaures vieux de 107 millions d’années en Australie. L’importance de cette découverte réside dans le fait qu’à l’époque, la région se trouvait à l’intérieur du cercle antarctique, ce qui signifie que ces animaux étaient peut-être privés de soleil pendant plusieurs semaines. Les détails de l’étude sont publiés dans Historical Biology.

Les ptérosaures, des reptiles volants très variés

Les ptérosaures forment un groupe de reptiles volants qui vécurent pendant l’ère mésozoïque, aux côtés des dinosaures. Ils étaient remarquables pour leur capacité à voler grâce à leurs grandes ailes membraneuses soutenues par un « quatrième doigt » très développé.

La diversité des ptérosaures était également étonnante. Certains étaient de petite taille avec une envergure d’ailes d’environ un mètre, tandis que d’autres étaient extrêmement grands, atteignant une envergure d’ailes de plus de dix mètres. L’envergure de Quetzalcoatlus, le plus grand ptérosaure connu, pouvait même atteindre les douze mètres. Physiquement, certains avaient des crânes allongés et des dents pointues, suggérant un régime carnivore, tandis que d’autres avaient des crânes plus courts et des dents adaptées à la consommation de poissons. Certains possédaient aussi des crêtes osseuses parfois colorées sur leur crâne, laissant à penser qu’elles pourraient avoir été utilisées à des fins de communication ou d’affichage. Enfin, nous savons aussi que les ptérosaures occupaient divers habitats, allant des zones côtières aux plaines intérieures.

Les plus anciens restes australiens

En ce qui concerne les terres australiennes, les restes les plus anciens de ptérosaures étaient jusqu’à présent limités à la fin du Crétacé, d’où l’intérêt de cette nouvelle découverte. Dans le cadre d’une étude, des paléontologues annoncent en effet avoir identifié des restes de ptérosaures vieux d’environ 107 millions d’années. Cela nous ramène donc au Crétacé inférieur, la période la plus ancienne du Crétacé (de 145 Ma à 100,5 Ma).

Ces restes incluent les os du bassin d’un ptérosaure adulte et d’un juvénile, ainsi qu’une section écrasée de l’aile d’un juvénile. Ils ont été découverts à Dinosaur Cove, un site fossilifère très connu situé dans le sud-est de l’Australie, dans l’État de Victoria. Les paléontologues pensent que ces reptiles volants étaient de taille modeste. L’adulte aurait eu une envergure de deux mètres. On ignore également si ces animaux représentent une nouvelle espèce ou une espèce déjà connue.

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La taille d’un humain moyen par rapport au ptérosaure polaire adulte (jaune) et juvénile (vert). La silhouette grise représente un ptérosaure originaire du Queensland. Crédits : Adele Pentland

Ces animaux évoluaient dans un environnement particulier

En plus d’être les plus anciens du genre jamais trouvés en Australie, ces restes posent également des questions intéressantes. Nous savons en effet qu’à cette époque, l’Australie se trouvait plus loin au sud de son emplacement actuel. Le nord, qui abritait la plupart des ptérosaures connus de la région, se trouvait à des latitudes tempérées. Cependant, la côte sud se trouvait initialement au sud du cercle antarctique. Or, à l’époque, cette région était privée de soleil pendant de longues périodes. En outre, si la planète était alors plus chaude qu’aujourd’hui, les hivers étaient tout aussi sombres et presque aussi froids.

Cela pourrait donc avoir des implications importantes sur le comportement des ptérosaures. Ont-ils migré, hiberné ou même chassé dans l’obscurité quasi totale ? Selon les paléontologues, l’hibernation est une option réaliste, car nous savons que les ptérosaures avaient un taux métabolique élevé. La migration est une hypothèse plus plausible. Des recherches antérieures ont en effet déjà montré qu’ils pouvaient très bien voler dès leur plus jeune âge. Cependant, il est aussi possible que ces animaux se soient adaptés aux conditions polaires. La découverte de nouveaux ossements dans le futur pourrait aider les chercheurs à trancher la question.