Au Québec, des professionnels de l’enseignement privé jusqu’au collège critiquent abondamment l’enseignement en ligne. Selon une étude, cette méthode serait nuisible pour les enfants et les enseignants. Cela implique en effet une surcharge de travail ainsi que des impacts sur la santé mentale des enseignants, et difficultés d’apprentissage et inégalités chez les élèves.
Mieux « baliser’ l’enseignement en ligne
La Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP) affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a mené une étude sur l’enseignement en ligne. Ces travaux ont été effectués auprès de dix-sept syndicats affiliés par le biais d’entrevues avec des membres du personnel d’enseignement et de soutien. Comme l’explique Le Devoir dans un article du 31 mai 2021, ces travaux listent les conséquences de l’enseignement en ligne sur les élèves et le personnel enseignant. Parmi ces conséquences, nous retrouvons une moins bonne capacité à retenir les cours chez les enfants ainsi qu’une surcharge de travail pour les enseignants. Évoquons également un effritement de la relation entre les professeurs et leurs élèves.
Marie-Josée Dallaire, vice-présidente de la FPEP-CSQ a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle que l’enseignement en ligne doit demeurer une pratique vraiment exceptionnelle. Par ailleurs, les responsables de l’étude ont indiqué que certains établissements avaient tendance à vouloir normaliser l’enseignement à distance. Durant la conférence de presse, la FPEP-CSQ s’est directement adressée à Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation du Québec. L’objectif était de mettre en place des « balises claires » concernant l’enseignement à distance afin de ne pas « céder aux nombreux prétextes » qui pourraient justifier son recours.
La santé mentale des enseignants affectée
Auparavant, certaines études scientifiques ont soutenu que l’utilisation d’outils technologiques avait une influence positive sur la motivation. En revanche, les enseignants ayant participé au sondage de la FPEP-CSQ ont évoqué l’effet inverse sur les élèves. Aujourd’hui, les élèves seraient devenus « téléspectateurs de leurs apprentissages ». Les professeurs observent également que les élèves les moins à l’aise avec les technologies peuvent être désavantagés par rapport aux autres.
Le président de la FPEP-CSQ Stéphane Lapointe a indiqué que les cours en ligne avaient eu un impact sur la santé mentale des enseignants. Ils réalisent en effet des heures supplémentaires réalisées pour assurer le suivi des élèves. Ils subissent en outre une exposition continuelle aux écrans, une connexion permanente aux plateformes technologiques avec les outils numériques du quotidien et une adaptation constante aux directives ministérielles. Selon lui, il y a en effet eu un manque de stabilité dans les directives ministérielles, ce qui a été particulièrement épuisant pour le personnel.