Alors que le monde prend connaissance de la déclaration du président russe Vladimir Poutine concernant le premier vaccin contre le SARS-CoV-2, l’OMS appelle à la prudence. Toutefois, le vaccin a déjà fait l’objet de commandes de la part d’une vingtaine de pays.
L’OMS discute avec la Russie
Ce 11 août 2020, Vladimir Poutine a annoncé l’enregistrement d’un premier vaccin officiel contre le SARS-CoV-2. Selon le chef d’État, cette solution conférant une « immunité durable » sera mise en circulation dès le 1er janvier 2021. Cependant, il sera tout d’abord question d’une phase de production industrielle prévue pour débuter dès le mois prochain. Rappelons que la Russie est le quatrième pays au monde le plus durement touché par la pandémie en termes d’infections. Ainsi, l’apparition de ce vaccin va avec la promesse de millions de vies potentiellement sauvées.
Peu après l’annonce du président russe, Reuters UK a donné la parole à Tarik Jasarevic, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’intéressé a appelé à la prudence et a confirmé que l’OMS discutait actuellement avec les autorités sanitaires russes. Or, il est question de l’éventuel processus de préqualification du nouveau vaccin.
Tarik Jasarevic a notamment fait référence aux essais cliniques. Le porte-parole a indiqué que la préqualification de tout vaccin comprenait un examen rigoureux de toutes les données liées à la sécurité et à l’efficacité. Il faudra donc se montrer patient concernant ce vaccin baptisé « Spoutnik V » en référence au célèbre satellite soviétique.
Plusieurs pays ne désirent pas attendre
Après l’annonce de Vladimir Poutine, France Info a de son côté interrogé Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). L’intéressé a expliqué que pour l’instant, il n’y a aucune certitude concernant l’immunité durable promise par le vaccin russe. Pour le spécialiste, il convient de patienter jusqu’à la publication de résultats préliminaires. Ces résultats devraient permettre de savoir si ce Spoutnik V est bien le vaccin que la planète attend depuis des mois.
Alors qu’il n’existe pour l’heure aucune certitude, certains pays ont pris la décision de ne pas attendre ces résultats préliminaires. Selon la CNN, citant le Fonds d’investissement direct russe (RDIF) responsable du projet, une vingtaine de pays ont déjà commandé plus d’un milliard de doses. À la tête de ce fonds, Kirill Dmitriev a évoqué plusieurs pays situés en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie ainsi que la finalisation en cours d’un certain nombre de contrats.