Malgré le fait que le coronavirus SARS-CoV-2 sévisse depuis presque un an, nous ne savons pas encore tout à son sujet. Un institut de recherche français vient de découvrir un mécanisme de prolifération du SARS-CoV-2 jusqu’à présent inconnu. En effet, le virus est capable d’utiliser des cellules immunitaires pour augmenter sa transmission.
Des serrures facilitant l’accès au virus SARS-CoV-2
Mettre au point des vaccins et autres traitements contre le SARS-CoV-2 implique de connaître son comportement dans l’organisme. Il s’agit plus particulièrement d’avoir connaissance des portes d’entrée donnant accès aux cellules qu’il infecte. Généralement, la surface des cellules contient des récepteurs. Si certains représentent un moyen pour les virus de s’accrocher, d’autres peuvent faire office de serrures. Les virus utilisent ainsi ces dernières afin de pénétrer l’organisme. Pour y arriver, les virus déploient des protéines en grande quantité.
Citons la glycoprotéine S, une protéine que l’on retrouve à la surface du coronavirus. Cette dernière autorise l’entrée du virus dans les cellules humaines grâce à son interaction avec le récepteur ACE2 présent à la surface des cellules. Dans une étude prépubliée sur la plateforme bioRxiv le 10 août 2020, des chercheurs de l’Institut de recherche interdisciplinaire de Grenoble (lRlG) ont découvert que d’autres récepteurs facilitent eux aussi l’entrée du coronavirus dans l’organisme.
Inhiber ce nouveau mode de transmission
Les scientifiques ont mis en lumière plusieurs protéines de la famille des lectines (DC-SIGN, L-SIGN, MGL et Langerin). Il s’agit de récepteurs présents sur les cellules immunitaires. Selon l’étude, il est question d’une reconnaissance multi-site de la protéine S en exploitant les différents glycanes (sucres) de surface de cette même protéine. Ainsi, la glycoprotéine S a ses entrées pour permettre la prolifération du coronavirus. L’interaction dont il est ici question ne permet pas de causer une infection directe des cellules par le coronavirus. En revanche, les récepteurs DC-SIGN et L-SIGN sont par exemple capables de transmettre le virus aux cellules permissives dotées du récepteur ACE2.
Selon les directeurs de l’étude, il s’agit donc d’un tout nouveau moyen de transmission dans le processus global d’infection du coronavirus. Par ailleurs, les chercheurs savent déjà comment inhiber ce nouveau mode de transmission. Selon eux, il faudrait utiliser des glycomimétiques développés à l’Institut de Biologie Structurale (CEA-Irig).
Ces travaux ont pour l’instant seulement fait l’objet d’une prépublication. Ces recherches sont donc en cours de vérification par des pairs et seront authentifiées ou non.