Confinement : affamés, les rats désespérés deviennent cannibales

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Crédits : AP

Privés de nourriture à cause du confinement, des rats affamés se disputent les quelques miettes qui jonchent les parterres des villes désertes. Et les affrontements vont parfois très loin.

Aux États-Unis comme en France, la pandémie de Covid-19 a mené de nombreux restaurants à fermer leurs portes. Dans certaines grandes villes, c’est autant de nourriture en moins pour les rats, qui vivent principalement de nos déchets. Pour certains, évoluant en banlieue, la situation n’est guère différente. Les habitants continuent de se nourrir, et donc de sortir leurs poubelles. Mais de nombreux autres spécimens ne s’en sortent pas aussi bien, expliquait récemment à NBC News Bobby Corrigan, spécialiste des rongeurs.

La guerre est déclarée

Dans certains centres-villes, depuis que la crise du coronavirus a éclaté, beaucoup n’ont en effet plus grand-chose à se mettre sous la dent. L’instinct de survie pousse alors les rats, affamés et en colère, à se battre à mort pour savoir qui profitera des quelques miettes laissées par les humains.

« Comme nous avons pu le voir dans l’histoire de l’humanité, les gens essaient de s’emparer de terres, viennent avec des armées et se battent à mort, littéralement, pour conquérir des territoires. Et c’est ce qui se passe en ce moment avec les rats », souligne le chercheur. La situation est telle que, parfois, certains rongeurs se tournent vers le cannibalisme et l’infanticide. Malheur aux perdants.

« Ce sont des mammifères comme vous et moi. Quand vous avez vraiment, vraiment très faim, vous n’agissez pas de la même façon – et en général vous agissez très mal », poursuit le rodentologue. « Pour ces rats c’est la même chose ». Dans ce contexte, les adultes (mâles le plus souvent) s’attaquent alors aux plus jeunes, non plus dans un souci de reproduction, mais simplement pour calmer la faim qui les tenaille.

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Dans plusieurs grandes villes américaines, la guerre des rats est déclarée. Crédits : Eden, Janine and Jim/Flickr

La riposte s’organise

Plusieurs villes américaines ont déjà pris des mesures dans le but de lutter contre ces « guerres de clans », inquiètes à l’idée que les rongeurs puissent rentrer directement dans les foyers pour se nourrir. À La Nouvelle-Orléans, la maire LaToya Cantrell a déjà déployé des mesures agressives de dératisation. Même chose à Baltimore et à Washington DC.

À Paris, où l’on dénombre entre 4 et 5 millions de rats, ces « scènes de guerres » entre populations n’ont pour le moment pas été observées. En revanche, il a tout de même été constaté que les rongeurs sont effectivement plus enclins à sortir en plein jour. Du moins, plus que d’habitude.