Comment trois techniciens ont permis d’éviter un nouveau report d’Artemis 1

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Décollage de la SLS depuis le KSC. Crédit : Bill Ingalls/NASA

Ce mercredi, de nombreux professionnels ou simples passionnés ont été ébahis par l’impressionnant lancement de la fusée SLS, la plus puissante à avoir jamais volé. Ce que beaucoup ignorent, c’est que ce tir n’aurait probablement pas eu lieu sans la « Red Crew », une équipe de trois ingénieurs chargés d’intervenir sur la fusée en cas d’urgence.

Le SLS de la NASA s’est finalement envolée dans le ciel de Floride ce mercredi 16 novembre dans le cadre de la mission lunaire Artemis 1. Plusieurs problèmes techniques avaient déjà retardé son vol inaugural. Certains impliquaient des fuites d’hydrogène, très courantes avec ce type de fusée. Or, il s’avère qu’une autre de ces fuites avait été détectée quelques heures avant le lancement, pendant le chargement du carburant. Sur le moment, il a semblé que nous assisterions à un autre report ou pire, à un retour au bâtiment d’assemblage de véhicules.

Finalement, alors que beaucoup se demandaient devant leur écran si cette nouvelle fuite pouvait être réparée, les responsables de la mission Artemis 1 ont pris une décision risquée : celle d’envoyer la Red Crew (littéralement « équipage rouge »), une équipe de trois techniciens spécialisés, pour tenter de colmater la fuite d’hydrogène liquide.

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Lancement de la mission Artemis 1 le 16 novembre 2022. Crédit : Paul Hennessy

Sous un énorme pétard à mèche

Concrètement, les trois membres de l’équipe, Trent Annis, Billy Cairns et Chad Garrett, ont été envoyés sur la plate-forme de lancement mobile à la base du SLS environ trois heures avant le lancement pour serrer les « écrous d’emballage ». Ces derniers forment normalement un joint étanche sur les vannes de réapprovisionnement à travers lesquelles le liquide de l’hydrogène est pompé dans l’étage central de la fusée. Une fois sur la plate-forme, l’équipe a constaté que les écrous étaient « visiblement desserrés ». Les ingénieurs ont donc fait le nécessaire avant de repartir aussi vite.

Entre la structure qui grince et les bruits de ventilation, Trent Annis, l’un des membres de la Red Crew, a déclaré qu’il était vraiment terrifiant de se tenir sous une énorme fusée alimentée en carburant (qui est essentiellement un pétard à mèche de près de cent mètres de haut). Cependant, son équipe est restée concentrée sur le travail à accomplir.

De plus, en plus de 37 ans de carrière, Billy Cairns n’avait jamais été appelé auparavant pour une telle réparation sur une fusée entièrement alimentée en carburant.

Grâce à cette équipe, la mission Artemis 1 est donc maintenant en route vers la Lune pour une mission de 26 jours. Il est prévu que la capsule Orion arrive sur place le 22 novembre prochain et revienne sur Terre le 11 décembre.