La comète « Tchouri » nous quitte, mais quand reviendra-t-elle ?

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Crédits : ESA

La comète 67P, surnommée « Tchouri » vient de se rapprocher de la Terre comme jamais. L’objet s’éloigne désormais du soleil avec deux anciens passagers d’origine humaine à bord.

Rendez-vous dans deux siècles

Découvertes en 1969, la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenkoa, surnommée « Tchouri », a effectué son approche la plus proche de la Terre dans la nuit de vendredi 12 novembre à samedi 13 novembre, vers 1h50 du matin (heure française). Intégrée dans l’orbite martienne, la comète s’est en effet positionnée à 62,8 millions de kilomètres de notre planète. Neuf jours plus tôt, la comète passait au périhélie, le point le plus proche du soleil dans son orbite elliptique autour de notre étoile. À ce stade, la comète était à environ 181 millions de kilomètres du soleil.

L’objet, qui est toujours suffisamment brillant pour être observé avec des télescopes amateurs, s’éloigne désormais. Reviendra-t-il ? La réponse est oui, évidemment. En revanche, vous ne serez probablement plus de ce monde. En effet, celle boule de neige céleste ne fera un autre passage rapproché qu’en l’an 2214, soit dans un peu moins de deux cents ans.

Si vous souhaitez l’observer, c’est donc le moment ou jamais ! Vous la retrouverez près de Pollux, l’étoile la plus brillante de la constellation des Gémeaux.

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Crédits : application SkySafari

Deux passagers clandestins à bord

« Tchouri » avait été mise en lumière par la sonde Rosetta, de l’Agence spatiale européenne. Lancé le 2 mars 2004, le vaisseau avait atteint sa cible le 6 août 2014, après un voyage de dix ans et plus de 500 millions de kilomètres parcourus. La sonde avait ensuite libéré son atterrisseur, Philae, le 12 novembre 2014. Ses instruments avaient à l’époque envoyé les premières images jamais obtenues depuis la surface d’une comète.

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Cette image de la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko a été prise il y a un peu plus de sept ans, le 4 novembre 2014, par la mission européenne Rosetta à une distance de 31,8 km. Crédits : ESA

Toutefois, cet atterrissage ne s’était pas déroulé sans accroc. Lors du premier atterrissage, Philae avait en effet rebondi deux fois avant de rater la zone choisie par les scientifiques. L’accident avait ensuite été attribué à l’échec de deux harpons conçus pour accrocher l’atterrisseur à la comète lors du premier contact.

De son point de vue, sous une falaise, Philae ne voyait pas le soleil. Après deux jours, la sonde avait donc manqué de puissance avant de « s’endormir ». Elle s’était ensuite brièvement « réveillée » en juin 2015 lorsque l’angle de la comète par rapport au soleil avait évolué.

Pendant ce temps, Rosetta avait étroitement évolué autour de la comète pendant plus de deux ans et demi, après avoir effectué des mesures et des observations détaillées de la surface et de ses environs immédiats. À la fin de sa mission, la sonde s’était finalement écrasée sur la surface de la comète.

Malgré quelques échecs, la mission de Rosetta et Philae fait tout de même de la comète 67P la comète la mieux étudiée. Les données recueillies lors de cette incroyable mission font d’ailleurs encore l’objet d’étude.