Cette empreinte pourrait avoir été laissée par l’un des derniers Néandertaliens

Université de Séville

Il y a des milliers d’années, un ancien hominidé traversait une dune de sable, laissant des traces de pas derrière lui. Or, l’une d’entre elles a été préservée et elle pourrait être l’oeuvre de l’un des derniers Néandertaliens.

Les Néandertaliens (Homo neanderthalensis) sont des cousins éloignés de l’Homme moderne. Ils se sont éteints il y a entre 30 000 et 40 000 ans. Du moins, c’est que laissent à supposer les archives fossiles. En général, ce sont des ossements. En revanche, les empreintes sont beaucoup plus rares et seules deux ont été mises à jour. La première en Roumanie est vieille de 62 000 ans. La seconde, si elle est confirmée, pourrait avoir été laissée sur l’île de Gibraltar… il y a 29 000 ans environ. Si tel est le cas, alors cette ancienne trace pourrait avoir été laissée par l’un des tout derniers Néandertaliens.

Probablement un jeune individu

En tout cas, c’est ce que propose une étude publiée dans la revue Quaternary Science Reviews. Des traces de cerfs, de léopards, d’aurochs et même d’éléphants ont été retrouvées sur cette paroi rocheuse vieille de plusieurs millénaires. Si la pierre est aujourd’hui très dure, elle n’était qu’une dune théâtre de nombreux passages à l’époque. Mais si la découverte de ces traces animales est fascinante en soi, une empreinte semblait néanmoins se dégager du lot. En effet, elle semblait vraisemblablement façonnée par un hominidé. La question est de savoir lequel.

Cette empreinte d’un pied droit mal conservée nous montre les traces de cinq orteils (avec le gros orteil parallèle à l’axe longitudinal de la piste). Elle mesure environ 17 centimètres de long, ce qui indique un individu d’une hauteur de 106 à 126 centimètres. Selon les chercheurs, il s’agirait probablement d’un(e) adolescent(e). Si l’on se base uniquement sur ces informations, deux espèces se dégagent : Néandertal et Homo Sapiens.

Pour tenter d’y voir un peu plus clair, les chercheurs ont alors utilisé une technique de datation dite de luminescence stimulée optiquement (LSO). L’idée consistait à évaluer combien de temps les grains de sable avaient été exposés au soleil. Résultat, cette empreinte aurait été laissée il y a 28 450 ans, à ± 3 100 ans. Ainsi, cela donne environ 29 000 ans, mais cela peut être un peu moins ou un peu plus. Or les humains modernes ne semblaient pas encore bien installés dans la région à cette époque. De fait, ils penchent plutôt pour Neandertal.

Néandertal dans le rôle de Cendrillon

Un doute subsiste encore néanmoins. Une étude publiée dans Nature a en effet révélé il y a peu que des humains modernes ont peut-être atteint la pointe la plus méridionale de la péninsule ibérique plus tôt que prévu, il y a entre 43 000 et 45 000 ans. Or, Gibraltar n’est pas très loin. Il est donc également possible que cette empreinte ait été laissée par un Homo Sapiens. Malgré tout, une origine néandertalienne reste en revanche la plus plausible selon les chercheurs.

« Les données morphologiques de l’empreinte combinées avec la date LSO obtenue et l’absence de restes d’hommes modernes à Gibraltar pendant la période considérée rapproche les Néandertaliens de ce rôle de « Cendrillon«  », notent les chercheurs. Si tel est effectivement le cas, alors cette île pourrait se présenter comme l’un des derniers refuges de Neandertal.

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