Alors que les télévisions connectées à Internet ont tendance à augmenter, une étude pointe les risques liés aux données personnelles. Comme pour les réseaux sociaux, il s’agit d’utiliser ces données pour les vendre à un tiers ou cibler les publicités.
La présence de trackers
Dans leur dernière étude (PDF en anglais/17 pages), des chercheurs américains de l’Université de Princeton évoquent les risques liés aux télévisions connectées à Internet. Ils se sont intéressés à Roku TV et Amazon Fire TV, deux services par contournement (OTT). Il s’agit de fournisseurs de contenu audio/vidéo numérique opérant hors fournisseur d’accès internet.
Or, les chercheurs ont fait la lumière sur la présence de trackers de données. Ceux-ci sont présents sur 69 % des chaînes de Roku TV et sur 80 % des chaînes d’Amazon Fire TV. En tout, pas moins de 2 000 chaînes ont été passées au crible. Les meneurs de l’étude affirment avoir utilisé un bot imitant un comportement humain dans le cadre de l’utilisation des deux services. Ainsi, lorsque des publicités étaient diffusées, le bot s’est montré en mesure de savoir quelles données étaient obtenues par ces trackers.
Que genre d’informations sont collectées ?
Les chercheurs se sont rendu compte que les trackers localisaient le téléspectateur (ville, région). Jusque là rien de révoltant, surtout que ceci ne permet pas d’identifier précisément les personnes. En revanche, les trackers ciblent d’autres données plus sensibles comme le numéro de série de l’appareil ainsi que les détails du réseau Wi-Fi utilisé. Par ailleurs, des adresses MAC WiFi et des SSID seraient communiquées, et parfois même par le biais de connexions non chiffrées !
Il faut tout de même savoir que Roku TV et Amazon Fire TV donnent la possibilité aux utilisateurs de désactiver les publicités ciblées. Toutefois, l’activation de ce type de fonctionnalité ne permettrait pas de se prémunir totalement de la collecte de données, selon les meneurs de l’étude. De plus, ceux-ci rappellent que le système actuel se base en grande partie sur la publicité ciblée.
Les chercheurs estiment également que la prochaine étape logique est le développement d’algorithmes personnalisés dont le caractère invasif ne sera plus un mystère. Enfin, si certains géants sont bien connus en termes de collecte de données (comme Google), d’autres sociétés le seraient beaucoup moins.
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