Au cours d’une étude récente, des chercheurs ont conclu que les personnes qui souffrent de dépression avaient tendance à avoir une température corporelle plus élevée. Néanmoins, ces travaux ne suffisent pas à démontrer une causalité entre ces deux phénomènes. De plus amples recherches devront donc être menées.
Une causalité encore à démontrer
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression toucherait environ 3,8 % de la population mondiale, dont 5,7 % des plus de 60 ans. Au total, un peu moins de 300 millions de personnes seraient concernées par ce trouble. Sans surprise, la recherche s’évertue depuis longtemps à chercher un moyen de prévenir et traiter la dépression. En 2021 au Japon, un spray nasal pour lutter contre la dépression avait par exemple fait beaucoup parler, mais les recherches se poursuivent encore.
En parallèle, certains spécialistes continuent de tenter de mieux comprendre la dépression et ses potentiels liens avec d’autres phénomènes. Des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (États-Unis) ont notamment évoqué un lien entre dépression et température corporelle dans une étude publiée le 5 février 2024 dans la revue Nature. Les personnes touchées par la dépression auraient en effet tendance à avoir une température plus élevée.
Afin d’arriver à cette conclusion, les auteurs ont analysé durant sept mois des données concernant 20 880 individus provenant de 106 pays différents. Toutefois, si l’étude semble assez approfondie, elle se révèle toutefois incapable de démontrer une causalité entre la température corporelle et la dépression. Néanmoins, les scientifiques restent persuadés de l’existence d’un lien qui mériterait d’être étudié.

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Crédits : Paolo Cordoni / iStockUne piste assez prometteuse contre la dépression
« Il se peut que la dépression soit liée à des processus métaboliques qui génèrent de la chaleur supplémentaire ou à des fonctions biologiques de refroidissement qui ne fonctionnent pas correctement. Il pourrait aussi y avoir une cause commune, comme le stress ou l’inflammation, qui influe à la fois sur la température corporelle et sur les symptômes dépressifs. », peut-on lire dans un article publié par Science Alert qui reprend les conclusions de l’étude.
Dans l’attente de travaux qui explorent davantage cette piste assez prometteuse, rappelons que le lien entre la santé mentale et la chaleur ont déjà fait l’objet de recherches par le passé. Certains travaux ont par exemple démontré que les bains à remous et saunas sont capables d’atténuer les symptômes de la dépression. Autrement dit, il est possible que la transpiration provoquée par autorefroidissement ait un effet positif sur la santé mentale. Ainsi, il est possible qu’un jour, la médecine décide de traiter la dépression à l’aide de la chaleur.
