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Canicule : la ville la plus mortelle d’Europe se trouve en France

Une étude européenne récente qui inclut l’analyse de près d’un millier de villes du continent a permis d’identifier la cité la plus dangereuse en cas de canicule. La ville d’Europe la plus invivable en cas de températures extrêmement froides a également été désignée dans ces travaux.

Une ville complètement inadaptée à la canicule

Selon le Ministère de la Transition écologique, pas moins de 39 297 décès en excès ont été observés en France durant les périodes de canicule entre 1974 et 2020, dont 15 257 rien qu’en 2003, lors de la canicule la plus meurtrière observée dans le pays. Chaque année, des milliers de Français périssent en raison de températures anormalement élevées, un phénomène qui touche évidemment aussi le reste de l’Europe ainsi que le monde entier.

Une étude européenne pilotée par la London School of Hygiene & Tropical Medicine (Royaume-Uni) a permis d’identifier les deux villes les plus dangereuses d’Europe en cas de températures extrêmes. Selon les résultats publiés dans la revue The Lancet Planetary Health le 16 mars 2023, la ville la plus invivable du continent en cas de fortes chaleurs n’est autre que Paris. Dans le cas de températures extrêmement froides, la palme revient à la ville de Londres (Royaume-Uni).

Pour les scientifiques, Paris est donc la ville où les habitants sont les plus en danger en période de canicule pour plusieurs raisons. En effet, la population parisienne est plutôt vulnérable et l’urbanisation de la ville est complètement en décalage avec les effets induits par une situation de canicule. Il faut dire que la Ville lumière est particulièrement impactée par le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU), avec des écarts de températures pouvant parfois aller jusqu’à 10 °C par rapport aux zones rurales.

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Des données multiples et complètes

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé pas moins de 854 villes européennes entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019. Les données utilisées dans ces recherches se basent sur plusieurs sources. Elles proviennent notamment du réseau de satellites Moderate-Resolution Imaging Spectroradiometer (MODIS) de la NASA, de l’organisme de surveillance du climat Copernicus de l’ESA, ainsi que d’Eurostat et du Multi-city Collaborative Research Network (MCC). Ces travaux ont donc à la fois utilisé des relevés météo, des chiffres démographiques ainsi que des facteurs topographiques, socioéconomiques et environnementaux.

Toutes ces données ont alors permis d’estimer les risques de surmortalité pour chacune des villes. Ainsi, il a été possible d’identifier les villes dans lesquelles les températures extrêmes ont le plus fort impact sur la santé des habitants. Par ailleurs, si Paris et Londres ont été citées comme étant les villes les plus dangereuses en cas de températures extrêmes, les chercheurs ont aussi mentionné l’Europe de l’Ouest comme étant la région ayant la plus forte surmortalité, que ce soit dans le cas de températures très froides ou très chaudes.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.