Dans la région de Rio de Janeiro, une autoroute coupe la forêt en deux et empêche certaines espèces animales de se déplacer sur leur territoire. Heureusement, un pont végétal permet notamment à une espèce de singe en danger d’extinction de traverser cet important axe routier. Néanmoins, cette espèce ne doit pas seulement faire face à la réduction de son habitat naturel.
Un pont végétal pour reconnecter le territoire des primates
La forêt Atlantique se trouve le long du littoral brésilien et couvre une superficie de près de 100 000 km². Il s’agit d’un « point chaud de biodiversité », une des 35 zones biogéographiques du monde caractérisées par une importante richesse en termes de biodiversité en proie aux activités humaines. En 2018, une étude britannique démontrait que cette zone avait déjà perdu la moitié de ses mammifères.
Cette forêt est le seul endroit où l’on trouve à l’état sauvage le tamarin-lion doré (Leontopithecus rosalia), un petit singe apparenté aux ouistitis. Cette espère endémique de la région est en danger d’extinction selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Or, comme l’explique l’agence de presse Reuters, une autoroute près de Rio de Janeiro coupe la forêt en deux et restreint les mouvements de cette espèce. Les écologistes ont donc fait construire un pont couvert de végétation passant au-dessus de l’axe routier afin de permettre aux primates de traverser à leur guise.
La conservation de l’espèce mise en péril
Luís Paulo Marques Ferraz est secrétaire exécutif de l’association brésilienne Mico-Leão-Dourado. Selon lui, une population de deux mille tamarins-lions dorés devrait pouvoir bénéficier d’un territoire d’au moins 25 000 hectares de forêt. Malheureusement, l’espèce a perdu pas moins de 95 % de son habitat naturel en raison de l’avancée des aménagements humains tels que les villes, les routes, champs et autres pâturages. Le fait est que sans ce pont végétal, certains primates seraient isolés du reste de leurs compères. Or, un tel scénario mettrait en danger la conservation de l’espèce. Le pont en question, aménagé en conséquence, prend l’apparence d’un prolongement de la forêt. Ainsi, les singes n’hésitent pas à le traverser afin de parcourir des zones importantes.
Enfin, il faut savoir que protéger le tamarin-lion doré est un véritable défi. En effet, outre la disparition de son habitat naturel, cette espèce doit également faire face à une épidémie de fièvre jaune. Entre 2014 et 2018, l’espèce a est passée d’environ 3 700 à 2 516 individus, soit une perte de 32 %. Dans certaines zones de la forêt atlantique comme la réserve biologique de Poço das Antas, cette baisse a atteint 70 %.