Il y a peu, des chercheurs canadiens ont indiqué avoir découvert que l’intolérance au gluten n’est pas forcément responsable du syndrome de l’intestin irritable chez tous les patients. Selon l’étude, il est question d’une croyance à l’origine des symptômes, poussant ces personnes à éviter les aliments contenant du gluten et ce, malgré une absence d’intolérance à ce genre de protéines.
Le gluten n’est pas toujours responsable
Pour rappel, le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble du tube digestif provoquant des douleurs abdominales, une constipation ou une diarrhée, entre autres. Afin de réduire ces symptômes, certaines personnes ont tendance à supprimer certains aliments de leur quotidien, notamment ceux contenant du gluten, un groupe de protéines que l’on trouve dans certaines céréales comme le blé, l’orge et le seigle. Pourtant, si le syndrome de l’intestin irritable et l’intolérance au gluten (IBS) partagent certains symptômes, il s’agit bel et bien de conditions très distinctes. Des chercheurs de l’Université McMaster (Canada) ont publié une étude sur le sujet, ayant fait l’objet d’une publication dans la revue The Lancet Gastroenterology and Hepatology le 21 juillet 2025. Selon les auteurs, si le gluten peut faire partie des substances capables de déclencher les symptômes du SII, celui-ci n’est pas toujours responsable.
Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont offert à 29 volontaires des barres de céréales contenant soit du gluten, soit du blé complet, soit aucun des deux. Or, ces personnes étaient concernées par une intolérance au gluten (ou au blé). L’objectif ? Démontrer l’existence d’un dysfonctionnement entre les voies communicationnelles du cerveau et celles des intestins chez les patients atteints du SII. Les volontaires ont consommé une barre par jour durant une semaine, avant d’effectuer une pause puis repartir sur une nouvelle semaine avec un autre type de barre, etc.
« Les chercheurs ont constaté que le nombre de personnes ayant présenté des symptômes plus graves était similaire dans les trois groupes, y compris le placebo sans gluten, ce qui suggère que les attentes et les croyances, plutôt que les ingrédients eux-mêmes, peuvent être à l’origine des symptômes dans de nombreux cas. », peut-on lire dans un communiqué officiel relatant ces travaux.

La faute à la diabolisation du gluten sur Internet
Selon les résultats, 93% des volontaires ont indiqué avoir eu des effets indésirables et ce, peu importe le type de barre. Les chercheurs ont expliqué que la plupart des patients atteints de SII pensent à tort réagir au gluten. Or, si certaines personnes réagissent réellement à ce groupe de protéines, les autres semblent se laisser avoir par une croyance relative à de telles effets. Ainsi, cette idée reçue les pousse à éliminer de leur quotidien les aliments contenant du gluten.
L’une des raisons se trouverait dans la diabolisation du gluten chez les patients atteints de SII, notamment via des témoignes négatifs – principalement sur Internet – associant la maladie au gluten. Ainsi, l’étude a permis de révéler l’existence d’un effet placébo, relatif au fait qu’adopter un régime sans gluten permettrait à certaines personnes de contrôler leurs symptômes relatifs au SII, même s’il s’agit de restrictions alimentaires en réalité inutiles.
Pour les meneurs de l’étude, il est désormais question d’améliorer la prise en charge clinique des patients. Il s’agit de mieux les accompagner, au lieu de simplement leur dire que le gluten n’est pas responsable de leur maladie. Les chercheurs préconisent un soutien psychologique et un accompagnement. L’objectif est d’aider ces personnes à considérer à nouveau le gluten et le blé comme étant des aliments normaux, et leur donner les moyens de les réintroduire dans leur alimentation sans leur donner l’impression de se mettre en danger.
