Aux États-Unis, des chercheurs pensent avoir réussi à fabriquer un béton capable de stocker efficacement de l’énergie sous forme d’électricité. Il pourrait s’agir ici d’un moyen de penser différemment les immeubles du futur et ce, dans le cadre de projets d’écoquartiers réellement viables.
Un béton stockant l’énergie durable produite par les immeubles
La notion d’écoquartier désigne tout projet d’aménagement urbain durable dont l’objectif est de répondre aux besoins des habitants (logement, services, activités) tout en réduisant l’empreinte écologique du lieu et mettant en avant l’efficacité énergétique. Ceci passe évidemment par la prise en compte d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques afin de créer un cadre de vie durable et résilient face au réchauffement climatique. Or, une des composantes des écoquartiers est le choix des matériaux de construction et d’isolation, qu’il s’agisse de matériaux biosourcés (ex : bois certifié), recyclés ou encore, de béton bas carbone.
Le 29 septembre 2025, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a publié une étude dans la revue PNAS. La publication présente un béton qui pourrait s’intégrer dans de futurs projets d’écoquartiers. Il est ici question d’un béton se composant de ciment, d’eau, de carbone noir et d’électrolytes. Autrement dit, les murs pourraient par exemple stocker l’énergie produite par des panneaux solaires présents sur la toiture d’un immeuble.
« L’un des éléments clés de la durabilité du béton réside dans le développement d’un béton multifonctionnel, intégrant des fonctionnalités telles que le stockage d’énergie, l’auto-régénération et la séquestration du carbone. Le béton est déjà le matériau de construction le plus utilisé au monde, alors pourquoi ne pas exploiter cette envergure pour créer d’autres avantages ? », a déclaré Admir Masic, principal meneur de ces travaux dans un communiqué.
Crédits : MIT News
Un matériau viable qui pourrait avoir de l’avenir
Baptisé « Electron-Conducting Carbon Concrete » (ec3), le matériau n’est pas une nouveauté en soi mais la vision de l’équipe de MIT est innovante. Pour preuve, il fallait en 2023 pas moins de 45 mètres cubes d’ec3 pour assurer les besoins énergétiques quotidiens d’un foyer. Avec le nouveau mélange intégrant du nanocarbone noir, cinq mètres cubes sont désormais suffisants. Les auteurs de l’étude disent avoir découvert que ce même nanocarbone noir agit comme une sorte de filet, permettant aux électrolytes de mieux circuler au sein du béton. Par ailleurs, les tests de plusieurs électrolytes ont permis de découvrir que l’eau de mer est idéale pour conduire l’électricité dans le matériau.
Habituellement, le béton est trempé dans les électrolytes. Toutefois, les chercheurs étasuniens ont testé plusieurs étapes de mélange et ont découvert que le fait d’inclure le nanocarbone et les électrolytes dans le mix de ciment dès le début permet une meilleure efficacité. Les scientifiques ont vérifié leur trouvaille en construisant une petite arche en béton, cette dernière capable de fournir de l’énergie pour alimenter une lampe LED.
Selon les chercheurs, l’ec3 est un matériau viable qui pourrait avoir de l’avenir. Dans la mesure où la plupart des batteries intègrent souvent des matériaux rares et potentiellement dangereux, bâtir des murs en ec3 devrait permettre à la fois de limiter les couts et ce, tout en réduisant les risques d’incendies, entre autres.
