A l’occasion de la récente parution d’un important rapport de l’UNICEF, un grand éditorial britannique a publié une carte du monde de l’obésité infantile. Aujourd’hui, le monde compte davantage d’enfants en situation d’obésité que d’enfants en insuffisance pondérale. Quels sont les pays les plus impactés ? Comment expliquer cette situation ?
Une obésité infantile en augmentation depuis plus de deux décennies
Pour rappel, l’obésité infantile est une affection se caractérisant par un excès de masse grasse nuisant à la santé et/ou au bien-être de l’enfant. Souvent acquise avant l’âge de cinq ans, cette obésité persiste à l’âge adulte et constitue donc un important problème de santé publique. L’UNICEF a récemment publié son Child Nutrition Report 2025 (PDF en anglais / 40 pages) dans lequel est présenté une situation nouvelle. En effet, si l’obésité infantile augmente depuis plus de deux décennies, le nombre d’enfants concernés dépasse désormais celui des enfants en insuffisance pondérale.
Dans une publication du 10 septembre 2025, le quotidien britannique The Economist soulignait une donnée préoccupante : sur 5 enfants âgés de 5 à 19 ans, un est en surpoids. Or, parmi ces enfants en surpoids, la moitié sont en situation d’obésité. De plus, l’augmentation des cas d’obésité chez les enfants en âge d’être scolarisés (et les adolescents) augmente plus rapidement que les cas de simple surpoids et ce, depuis le début des années 2000.
The Economist a également publié une carte mondiale de l’obésité infantile sur l’année 2022, traduite par le Courrier International (voir ci-après). Aujourd’hui, en Amérique du Sud et dans certaines régions d’Afrique et du Moyen-Orient, la part des enfants en surpoids est superieure à celle que l’on observe dans les pays européens. Surtout, la situation de ces pays se rapproche dangereusement de celle concernant l’Amérique du Nord, où environ 45% des enfants sont en surpoids.

Comment expliquer l’aggravation du phénomène ?
La principale raison de ce phénomène n’est autre que la démocratisation des aliments bon marché et hautement transformés. Ces produits remplaçant progressivement les protéines, les légumes et les fruits frais font aujourd’hui partie intégrante de l’alimentation quotidienne des enfants de très nombreux pays. Il est donc ici question d’une alimentation peu variée et surtout, d’une consommation excessive d’aliments trop sucrés, trop salés, frits, ainsi des boissons sucrées de type sodas.
Pourtant, l’UNICEF et l’OMS avaient en 2021 introduit de nouveaux indicateurs de suivi concernant la consommation de boissons et d’aliments mauvais pour la santé chez les enfants de 6 à 23 mois. Néanmoins, même les aliments réputés comme étant sains ne le seraient pas réellement. The Economist a en effet évoqué le cas des petits pots pour bébés, dont de nombreuses références affichent une composition plus que douteuse.
Dans son nouveau rapport, l’UNICEF a formulé plusieurs recommandations pour la mise en place de mesures relatives à la santé, l’alimentation, l’eau, l’assainissement, l’éducation et la protection sociale. Or, ces recommandations concernent par exemple les restrictions en matière de marketing alimentaire, l’étiquetage des produits alimentaires ainsi que les taxes sur les boissons et les aliments mauvais pour la santé. Citons également la nécessité de repenser la formule des certains produits alimentaires, afin de limiter la présence d’ingrédients malsains et autres substituts néfastes.
