Au Royaume-Uni, une application de récompenses et de productivité pour le temps d’écran a mené une enquête l’utilisation du smartphone par les étudiants. Si ces derniers ne changent pas leur rythme actuel, leur temps passé sur leur smartphone sera d’environ un quart de siècle durant leur existence. L’objectif de cette étude est évidemment de sensibiliser sur le sujet.
Des résultats plutôt inquiétants
En 2019, une étude étasunienne évoquait déjà les impacts d’une utilisation intensive des smartphones sur les étudiants. Selon les résultats, il était surtout question de risques de voir apparaitre certains problèmes d’ordre psychologique, principalement des troubles de l’attention et une baisse de l’estime de soi. Cependant, il peut également s’agit – plus rarement – de troubles de stress post-traumatique, de stress et d’anxiété. Évidemment, ces problèmes peuvent avoir un fort impact sur les résultats scolaires des étudiants.
Le 23 juin 2025, l’application de récompenses et de productivité pour le temps d’écran Fluid Focus a publié une étude complète (PDF en anglais / 83 pages) baptisée « Smartphones in Education », en collaboration avec le quotidien britannique The Times. Selon les auteurs, le temps d’écran moyen quotidien augmente avec l’âge – plus de 6 heures par jour pour les étudiants à l’université. Or, si ces mêmes étudiants continuent sur leur lancée sans changer leurs habitudes, il se pourrait que le temps total passé sur smartphone atteigne le quart de siècle (25 ans) durant leur existence. Soulignons au passage que les auteurs ont suivi environ 3 000 élèves du secondaire et étudiants à l’université, au Royaume-Uni et en Irlande.
« Au XXIe siècle, l’exploitation et la marchandisation de l’attention humaine constituent l’industrie qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Alors, pourquoi l’attention est-elle si précieuse ? Parce que nous n’en avons qu’une quantité limitée. », peut-on lire dans l’introduction de l’étude.

Un futur problème sur le marché de l’emploi ?
L’étude de Fluid Focus a livré d’autres données ayant sans aucun doute leur importance. En effet, pas moins de 68% des étudiants jugent que leur utilisation du smartphone a un impact négatif sur leurs résultats scolaires et plus de 75% estiment que cette habitude influe sur leur santé mentale. Par ailleurs, 47% de ces jeunes ont mentionné une perturbation de leur sommeil en raison d’une utilisation nocturne de leur appareil. Toutefois, l’étude souligne tout de même une certaine prise conscience, puis-qu’environ 7 étudiants sur 10 ayant participé à l’étude ont indiqué vouloir réduire leur usage du smartphone. Ainsi, ces travaux laissent penser que de nombreux jeunes sont conscients du problème.
Les auteurs de l’étude ont indiqué que cette génération – la génération Z – risquait de s’épuiser mentalement et de développer une forte anxiété. Un lien a été surtout été fait avec le monde du travail, puisque la notion de « manque de préparation professionnelle » a été évoquée. Pour les auteurs, la capacité à se concentrer et résister à diverses tentations dont fait partie le smartphone est une qualité fondamentale que recherchent les employeurs. Or, les troubles de l’attention ne peuvent pas être compensés par certaines connaissances ou qualifications. Les auteurs ont également rappelé qu’aujourd’hui, cette question est d’une importance cruciale dans la mesure où l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place.
Enfin, l’étude ne conseille pas d’interdire l’utilisation des smartphones. En revanche, ces travaux appellent à repenser notre façon d’éduquer et encouragent les établissements scolaires à intégrer la notion de « bien-être numérique » dans leurs programmes et ce, afin de permettre aux étudiants de revenir à des comportements plus sains.
