Des chercheurs ont créé des vis chirurgicales fabriquées à partir d’os humains

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Pour guérir les os cassés, on utilise généralement des vis métalliques principalement en titane ou en acier inoxydable. Mais les risques de rejet et d’infection sont nombreux. C’est pourquoi des chercheurs développent actuellement de nouvelles vis chirurgicales à partir de matériel osseux humain.

En 2015, l’affaire avait fait grand bruit. Neuf mois après son opération consécutive à une fracture du pied, un homme originaire de l’Oregon (États-Unis) avait vu l’une des vis chirurgicales qui lui avaient été implantées ressortir de son pied. L’organisme avait tout bonnement rejeté la petite pièce métallique, l’expulsant peu à peu de l’os dans lequel elle avait été installée. À l’origine de cette mésaventure, une fracture de deux os métatarsiens du pied gauche qui avait nécessité une intervention en ostéosynthèse. Cette technique regroupe les procédés consistant à intervenir sur le squelette à l’aide de vis, de broches ou de plaque. Mais coller un morceau de métal à l’intérieur du corps peut entraîner diverses complications comme en témoigne cette histoire.

Les vis chirurgicales typiques sont fabriquées soit en titane, soit en acier inoxydable. Elles sont un moyen commun de stabiliser certaines fractures. Mais il arrive que le corps n’en veuille pas et rejette l’objet étranger, provoquant ainsi inflammations et douleurs. Dans certains cas, une infection bactérienne peut également survenir. La procédure implique par ailleurs parfois une seconde opération pour retirer le matériel précédemment posé une fois la fracture guérie. C’est pourquoi l’orthopédiste autrichien Klaus Pastl voulait expérimenter de nouveaux matériaux. Et l’homme a fini par breveter une vis fabriquée à partir… d’os humain.

Cette vis est faite à partir de la couche médiane dure et super résistante du fémur ou de l’os de la cuisse : l’os le plus fort, le plus dur et le plus long du corps humain. Si vous avez choisi d’offrir votre corps à la médecine une fois « passé(e) de l’autre côté », alors vos os pourraient effectivement servir à fabriquer cette nouvelle vis qui vient d’être officiellement approuvée par les autorités médicales suisses et autrichiennes. Contrairement aux vis en métal, celles-ci ne doivent pas être enlevées. Après environ six semaines, le greffon est incorporé dans le tissu osseux du patient, ce qui réduit considérablement le risque d’infection ou de rejet. Selon les médecins, après une année, la transplantation ne peut même pas être détectée sur une radiographie.

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