La vie se cache également dans les caniveaux de Paris !

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Pensez-vous que les caniveaux de Paris sont sales ? Une récente étude indique pourtant que la vie y foisonne : plusieurs milliers d’espèces y forment une véritable biodiversité, une sorte d’écosystème qui pourrait avoir une fonction dépolluante.

Une équipe franco-suisse s’est intéressée à la vie présente dans les caniveaux de la capitale, des recherches ayant fait l’objet d’une publication dans la revue Multidisciplinary Journal of Microbial Ecology ce 13 octobre 2017. Les chercheurs ont prélevé des eaux de la Seine, du canal de l’Ourcq, des bouches de lavage ainsi que des caniveaux de toute la ville.

Des biofilms, ces couches de micro-organismes (communauté de microbes) flottant à la surface de l’eau, ont également été récupérés dans ces réseaux d’eaux non-potables. Les scientifiques ont identifié un peu moins de 7 000 espèces, notamment des champignons et des micro-algues (diatomées), alors que des mollusques et des éponges ont également été retrouvés. Par ailleurs, ces espèces proviennent à 70 % des caniveaux ! Pascal-Jean Lopez, chercheur au laboratoire de Biologie des organismes et des écosystèmes aquatiques du Muséum national d’Histoire naturelle, un des auteurs de l’étude, a déclaré :

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« Leur absence des sources d’eau non potable (Seine, canal de l’Ourcq…) pose la question de leur origine. Certains biofilms sont probablement vieux par rapport à mon analyse : ils peuvent s’être développés depuis plusieurs semaines, mais beaucoup de rues sont nettoyées quotidiennement, alors d’où viennent ces organismes ? »

Évidemment, la découverte est très récente et les recherches sont toujours en cours, ce qui explique qu’il y a davantage de questions que de réponses. Cependant, les chercheurs pensent déjà que certains de ces micro-organismes pourraient avoir un effet bénéfique. Dans les échantillons, a été identifiée une variété de champignons connue pour dégrader les feuilles mortes. Il se pourrait que d’autres organismes issus de cette biodiversité assez spéciale puissent avoir des fonctions dépolluantes mais il faudra se montrer patient avant d’en savoir plus.

Sources : CNRSScience & Vie