Crédits : capture vidéo / Gilmour Space Technologies

Vidéo : Le lancement de la première fusée australienne ne s’est pas (du tout) passé comme prévu !

Lors de son tout premier essai, une jeune entreprise australienne a échoué a envoyer sa fusée dans l’espace. Baptisée Éris, cette dernière a volé 14 secondes avant de retomber et prendre feu. Cet essai montre que l’espace n’est pas facilement accessible, bien que les responsables du projet aient déclaré se sentir satisfaits.

Un système de propulsion manquant de puissance

Fondée en 2012, la société aérospatiale Gilmour Space Technologies est basée dans le Queensland, en Australie. Son objectif ? Développer des fusées à moteur hybride afin de mettre au point un lanceur spatial à faible coût. Sur le long terme, il est également question de fournir un accès à l’espace moins onéreux pour les vols habités et l’exploration spatiale. Comme le révèle un communiqué officiel s’accompagnant d’une vidéo, le tout premier essai (TestFlight 1) de grande ampleur de cette société a eu lieu le 29 juillet 2025 depuis le Bowen Orbital Spaceport. Gilmour Space Technologies a testé pour la première fois sa fusée Éris, une des plus petites existante avec une hauteur de 23 mètres pour une trentaine de tonnes. En théorie, la fusée en question est tout de même capable de transporter 300 kilogrammes de charge utile en orbite basse.

Malheureusement pour la société australienne, la fusée n’a pas pu maintenir sa poussée et assurer son plan de vol. Si celle-ci a tout de même décollé, ce qui représente déjà une belle victoire, l’expérience a tourné court. Dans les faits, l’engin a tenté de quitter l’attraction terrestre mais est retombé et a pris feu seulement 14 secondes après le décollage. Selon l’entreprise, la cause de ce échec réside dans un manque de puissance au niveau du système de propulsion.

« Le décollage et le décollage constituent une avancée majeure pour tout nouveau programme de fusée. Il s’agissait du premier véritable test de nos systèmes de fusée, de notre technologie de propulsion et de notre port spatial, et il a prouvé qu’une grande partie de ce que nous avons construit fonctionne. », a déclaré la société dans son communiqué.

Un essai fructueux malgré l’échec

Malgré l’échec, les responsables de Gilmour Space Technologies se disent satisfaits de ce premier essai. En effet, l’objectif n’était pas d’atteindre l’orbite terrestre mais de valider plusieurs paramètres et confirmer la capacité décollage de la fusée. Il s’avère que les systèmes clés fonctionnaient correctement jusqu’à l’indicent, notamment l’allumage, le décollage, la poussée du premier étage, le suivi de distance, ainsi que la télémétrie. Actuellement, les ingénieurs analysent les données de vol afin de comprendre la cause de l’anomalie à l’origine de l’incident. Gilmour Space Technologies espère donc utiliser ces données afin de repartir de l’avant. D’ailleurs, une autre fusée est déjà en construction et devrait faire l’objet d’un nouveau lancement, dont l’issue pourrait être plus heureuse.

Également, l’entreprise a rappelé que l’espace était un domaine complexe. En effet, d’autres sociétés privées aujourd’hui bien installées – comme SpaceX ou Rocket Lab – ont initialement effectué plusieurs vols d’essai afin d’atteindre l’orbite de la Terre. Rappelons le lanceur léger Falcon 1 de SpaceX a connu quatre échecs entre entre 2006 et 2008, avant de finalement atteindre son objectif en 2009 et placer sur orbite le satellite d’observation malaisien RazakSAT.

Enfin, Gilmour Space Technologies peut déjà se targuer d’avoir tenté le lancement d’une fusée orbitale entièrement conçue et construite en Australie, une grande première. De plus, la société a travaillé avec de nombreux acteurs afin de mettre sur pied son projet, notamment l’Agence spatiale australienne (ASA), l’Autorité de sécurité de l’aviation civile et Air Services Australia, entre autres.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.