Verra-t-on ce petit vaisseau sur la Lune avant la fin de l’année ?

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Moon Express espère être la première société privée à lancer et déposer son petit vaisseau non habité vers la Lune avant le 31 décembre. Outre cette course contre la montre, l’objectif de a start-up sera à terme d’exploiter les ressources du sol de notre satellite.

La fondation PRIZE a pour objectif de favoriser l’innovation dans tous les domaines et à grande échelle en offrant des prix à ceux qui parviendront à proposer les meilleures solutions aux défis baptisés XPRIZEs. Annoncé en 2007, le Google Lunar XPRIZE (GLXP) est actuellement le XPRIZE dont la dotation est la plus élevée avec un total de trente millions de dollars dont les deux tiers iront à l’équipe qui la première remplira le défi suivant : se poser sur la Lune, se déplacer de 500 mètres à sa surface et transmettre vers la Terre des images et vidéos en haute définition. Parmi les prétendants, on retrouve la start-up américaine Moon Express qui fait aujourd’hui figure de favorite.

L’intérêt est triple. D’une part, parce qu’il y a une jolie somme à l’arrivée (vingt millions de dollars au vainqueur, de quoi rembourser les sommes investies). C’est également un véritable défi intellectuel. Mais aussi et surtout, un succès de la mission devrait normalement ouvrir la voie à des vols réguliers pour livrer des équipements scientifiques et d’exploration afin d’exploiter les ressources du sol lunaire et son potentiel commercial. Encore faut-il poser l’engin avant le 31 décembre. « Nous continuons à travailler d’arrache-pied pour essayer de respecter ce calendrier », explique Robert Richards, PDG et co-fondateur en 2010 de Moon Express, basée à Cap Canaveral (Floride, États-Unis).

L’objectif à long terme est donc de prospecter les richesses lunaires et les exploiter « à commencer par l’eau », précise l’entrepreneur. Si ses prévisions sont exactes, « la Lune deviendra ainsi une sorte de station-service » pour les vaisseaux spatiaux du futur. Il y a quelques jours en effet, de nouvelles analyses de données satellitaires faisaient état de nombreux dépôts volcaniques répartis sur la surface de la Lune contenant des quantités exceptionnellement élevées d’eau piégée par rapport aux terrains environnants. L’idée serait alors de puiser la précieuse ressource directement sur place plutôt que de la transporter depuis la Terre. Le sol lunaire est aussi riche en platine et hélium-3, rare sur la Terre, qui pourrait être utilisé pour la fusion nucléaire.

Sur le plan physique, le petit vaisseau lunaire de Moon Express, baptisé MX1-E, mesure 91 cm de largeur pour 1,37 m de hauteur. De la forme d’une canette de soda, il se compose d’un seul étage et d’un moteur capable de l’emmener de l’orbite terrestre à la Lune. Il faudra de cinq à six jours entre le lancement et l’alunissage. Trois vols d’essai sont encore prévus avant le lancement de MX1-E sur les quatre prévus et trois missions vers la Lune sont d’ores et déjà prévues d’ici 2020. Outre ce premier vol une deuxième mission est programmée vers le pôle Sud lunaire, riche en glace, pour y établir une station de recherche robotisée. La troisième mission a pour objectif de ramener sur Terre des échantillons du sol lunaire.

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