Un volcan sous-marin pourrait guider la NASA dans sa recherche de signes de vie extraterrestre

Encelade Saturne Europe Yuri Milner NASA
Illustration de la sonde Cassini au-dessus des jets de glace, de vapeur d'eau et de composés organiques jaillissent du pôle sud de la lune Encelade. Crédits : NASA / JPL-Caltech / Space Science Institute

Près d’un kilomètre sous les vagues au large des côtes d’Hawaï, un volcan actif bouillonne, diffusant de la chaleur dans les fonds marins. Ce volcan, la NASA l’étudie dans l’espoir d’en apprendre davantage sur la vie extraterrestre.

Encelade, la lune de Saturne, et Europe, la lune de Jupiter, sont actuellement considérées comme les meilleures candidates pour la recherche de la vie extraterrestre. Ces deux lunes pourraient en effet abriter des océans liquides glissant sous des croûtes glacées, loin de la chaleur du Soleil. En outre, on pense également qu’elles ont des évents hydrothermaux sur leurs fonds marins, responsables des geysers que nous avons déjà observés.

Des évents hydrothermaux sont également observables sur Terre. À l’époque où le monde était presque entièrement recouvert d’océans, certains biologistes suggèrent que les toutes premières formes de vie auraient pu voir le jour autour de ces cheminées. Cette vie, pour évoluer, ne s’appuierait pas ici sur la photosynthèse comme les plantes, mais sur la chimiosynthèse. Il s’agit d’un processus par lequel les bactéries exploitent l’énergie chimique – comme la réaction entre le sulfure d’hydrogène des évents et l’oxygène de l’eau de mer qui les entoure – pour produire des molécules de sucre (de la nourriture, donc).

Coupe transversale intérieure de la croûte d’Encelade, qui montre comment l’activité hydrothermale peut causer les panaches d’eau à la surface de la lune. Crédit : NASA-GSFC/SVS, NASA/JPL-Caltech

Plusieurs formes de vie pourraient alors apparaître, et une chaîne alimentaire de micro-organismes pourrait prospérer dans l’obscurité. Les bouches hydrothermales sur Europe et Encelade sont elles aussi privées de lumière. Ainsi, ce que nous pouvons observer sur Terre pourrait être analogue à ce que nous pourrions retrouver à des millions de kilomètres, autour de Saturne et Jupiter.

Jusqu’à présent sur Terre, la recherche de la NASA s’est concentrée sur les évents hydrothermaux sur les bords des plaques tectoniques. Ils ont également examiné des environnements très profonds tels que le champ hydrothermal de Von Damm, à 2 300 mètres de profondeur, et le champ Piccard à plus de 4 900 mètres sous les eaux. Le mont sous-marin Lō’ihi, qui plonge à 975 mètres de profondeur, intéresse aujourd’hui la NASA pour une autre raison.

Lō’ihi est ce qu’on appelle un volcan hotspot, loin de tout bord tectonique. Bien qu’il suinte lui aussi du magma en fusion dans les eaux qui l’entourent, on pense qu’il ne fait pas aussi chaud que les régions de bord de mer. Les températures enregistrées pourraient alors se rapprocher de celles possiblement rencontrées sur Encelade et Europe.

Le projet d’exploration du volcan s’appelle SUBSEA et embarquera à bord un vaisseau d’exploration dans les prochaines semaines. Les chercheurs étudieront alors les eaux autour du volcan, les échantillonnant à travers toute une gamme de températures et de pressions. Ces informations seront ensuite ajoutées aux données existantes sur les cheminées hydrothermales pour tenter de dresser un tableau plus complet de ce que nous pourrions trouver sur ces lunes glacées.

Source