En Chine, des chercheurs sont à l’origine d’une avancée technologique majeure dans le domaine de la fabrication additive aérospatiale. En effet, les spécialistes ont conçu une imprimante 3D capable d’utiliser un matériau qui pourrait s’avérer crucial pour l’installation de l’humain sur la Lune : le régolithe.
Le candidat idéal pour la construction lunaire
Rappelons tout d’abord que le régolithe (ou sol lunaire) est la partie du sol recouvrant la roche mère de la Lune et ce, sur plusieurs mètres d’épaisseur. Cette épaisseur serait de 3 à 5 mètres dans les mers lunaires et entre 10 et 20 mètres sur les hauts plateaux. Contenant du matériel meuble comme de la poussière, de la terre et des roches saines, le régolithe proviendrait de l’impact de météorites à la surface.
Pour de nombreuses acteurs de l’aérospatiale, le régolithe serait le candidat idéal pour incarner le principal matériau de construction sur la Lune. Dans la mesure où celui-ci est déjà présent sur place, les coûts d’acheminement de matériaux depuis la Terre devraient fortement baisser. L’Agence Spatiale étasunienne (NASA), l’Agence spatiale européenne (ESA) ou encore des sociétés telles que Blue Origin considèrent cette possibilité avec sérieux. Depuis 2024, la Chine mène des expériences à l’aide de briques de régolithe afin de déterminer si le matériau peut s’avérer réellement efficace pour la construction d’une station permanente sur le Lune.
Récemment, une nouvelle preuve a fait son apparition, confirmant que le régolithe est le matériau le plus populaire dans le cadre de ce genre de projets. Toujours en Chine, des chercheurs du Deep Space Exploration Laboratory à Hefei ont mis au point un prototype d’imprimante 3D à utiliser principalement avec du régolithe. Cette innovation a fait l’objet d’une publication par l’agence de presse chinoise Xinhua le 2 juillet 2025.

De premiers essais très prometteurs
Dans les faits, le prototype d’imprimante 3D associe un concentrateur solaire de haute précision et un réseau flexible de transmission d’énergie par fibre optique. Cette combinaison a permis à l’équipe de chercheurs d’atteindre des températures suffisamment hautes pour faire fondre le régolithe. Ainsi, le matériau est compatible avec la fabrication additive, une grande première. Les essais préliminaires ont démontré qu’il était possible de modeler le régolithe en différentes formes, notamment des surfaces, des lignes et des objets en 3D. Ces essais ont notamment permis de valider le système de concentration solaire. En revanche, une question demeure : comment gérer l’énergie solaire dans des conditions aussi extrêmes que celles régnant sur la Lune ?
En théorie, l’imprimante 3D régolithe ne devrait pas se cantonner à la seule construction de bâtiments. En effet, les responsables du projet pensent également à la construction de routes, de pistes d’atterrissage et autres éléments essentiels à une future station lunaire. Reste à savoir comment l’imprimante sera acheminée sur la Lune et les conditions concernant le lancement de projets sur place.
Avec cette innovation, la Chine ouvre la voie vers de nouvelles formes d’exploration spatiale et surtout, d’utilisation des ressources sur place. Grâce à la réduction de la dépendance aux approvisionnements de matériaux depuis la Terre, l’approche de la conquête spatiale deviendrait plus durable. De plus, il est important de rappeler que le régolithe n’est pas seulement présent sur la Lune. En effet, des variantes se situent également sur d’autres corps planétaires et célestes comme Mars, Mercure, ainsi que certains astéroïdes.
