Au Royaume-Uni, des chercheurs ont fait une découverte permettant d’expliquer la récidive de fausses couches chez certaines femmes. Ces travaux ont ouvert la voie vers l’élaboration d’un test donnant l’occasion de repérer les femmes potentiellement les plus à risque. A terme, de nouveaux traitement permettant de prévenir ce genre d’interruptions de grossesse pourraient voir le jour.
La clé du problème : l’endomètre
Pour rappel, la notion de fausse couche correspond à un arrêt spontané de la grossesse avant la 22ème semaine d’aménorrhée, date de viabilité du fœtus – soit environ 5 mois. Or, ce phénomène malheureux revient assez souvent dans la presse scientifique. En 2019, une étude étasunienne démontrait qu’une consommation d’alcool (même modérée) pouvait favoriser les risques de fausse couche. En 2024, des travaux menés en Chine établissaient un lien étroit entre les fausses couches et la pollution atmosphérique.
Et s’il était possible de repérer les femmes les plus à risque quant à l’apparition d’une fausse couche ? Une équipe de chercheurs de l’Université de Warwick (Royaume-Uni) ont justement mis au point un test permettant cela, comme le confirme une publication dans la revue Science Advances le 25 juin 2025. Dans le cadre de leurs travaux, les auteurs ont pratiqué plus de 1 500 analyses de biopsies de l’endomètre chez plus 1 300 femmes.
Rappelons que l’endomètre n’est autre que la muqueuse tapissant l’intérieur de l’utérus, cette dernière s’épaississant juste avant l’ovulation et ce, lors de chaque cycle menstruel. En cas de non fécondation de l’ovule, l’endomètre est éliminé. Dans le cas contraire, celui-ci reçoit l’embryon et aide au développement du placenta tout au long de la grossesse.

Éviter la récidive chez les femmes les plus concernées
Les chercheurs britanniques ont découvert qu’un processus anormal dans la réaction dite « déciduale » de transformation de l’endomètre pourrait expliquer pourquoi certaines femmes subissent des fausses couches successives. Dans le cas où cette réaction est déréglée ou activée de manière incomplète, l’environnement devient instable. Or, si ce même environnement permet malgré tout l’implantation de l’embryon, le risque de saignement et de fausse couche augmente. Ainsi, les résultats montrent que l’érosion de la réaction déciduale après une première fausse couche augmente le risque de récidive et ce, peu importe l’âge de la femme.
« La fréquence de l’un des deux événements suivants – embryon anormal ou réaction déciduale anormale – survenant sur des centaines de cycles menstruels détermine la probabilité de fausse couche chez chaque femme. Il est important de noter que nous disposons désormais des outils nécessaires pour dépister le risque de fausse couche évitable et évaluer les traitements qui améliorent la muqueuse utérine avant la grossesse. », peut-on lire dans un communiqué relatant l’étude.
Ces observations ont donc permis aux experts d’élaborer un test permettant de mesurer les signes d’une réaction normale (ou défectueuse) dans l’endomètre. Très prometteurs, ces travaux devraient donner la possibilité de mettre au point des traitements préventifs afin d’éviter de futures fausses couches chez les femmes assujetties à la récidive.
