Pour trouver des diamants, cherchez le Pandanus candelabrum

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Un scientifique américain a réussi à faire le lien entre un arbre et la présence de diamants dans une zone d’Afrique de l’Ouest. Cette découverte pourrait aider à la découverte de telles pierres précieuses.

Stephen Haggerty est un géophysicien américain né en 1938 en Afrique du Sud. Il se tourne vers la géologie et la géophysique et obtient dans ces disciplines un doctorat à la London University et travaille sur les roches lunaires. En effet, il participe au projet américain Apollo mais également au programme soviétique Luna, comme expert de retour d’échantillons.

Depuis que la lune n’est plus explorée, le scientifique s’est intéressé à d’autres sujets. Stephen Haggerty enseigne à la Florida International University depuis 2002 et fait des recherches sur les kimberlites. Il s’agit de roches volcaniques qui sont susceptibles de remonter des diamants à l’air libre. Ces derniers se forment en profondeur, soumis à des pressions énormes dans le manteau terrestre.

Stephen Haggerty est parti en 2013 au Liberia et aurait fait une découverte surprenante. Au nord ouest du pays, près de la Sierra Leone, il aurait trouvé un diatrème, un genre de cheminée volcanique emplie de brèches dues à des explosions, par où la kimberlite se fraye un chemin jusqu’à la surface.

Cette découverte fit remonter les soupçons de Stephen Haggerty, ayant déjà fait de brefs voyages de reconnaissance au Liberia entre 1977 et 1980. Il se questionnait sur la nature du sous-sol. Il ne put retourner dans ce pays entre 1989 et 2003 à cause des guerres civiles qui ont rendu impossible toute exploration. Malgré cela, l’endroit lui restait familier, surtout qu’on avait trouvé des diamants dans les alluvions, ces dépôts de déchets naturels ou sédiments que l’on trouve généralement dans le lit d’un cours d’eau.

Ces diamants retrouvés ont peut être été destinés à devenir, comme beaucoup d’autres, des « diamants de sang » (blood diamonds), servant en temps de conflit à l’achat d’armes et de matériel militaire. Stephen Haggerty aurait donc, une fois le Liberia pacifié, découvert ce diatrème de 50m de large sur 500m de long. Il ne s’agit cependant pas de la seule découverte faite par le scientifique, comme le rapporte la revue Economic Geology.

La zone explorée par Stephen Haggerty est difficile d’accès, et bien qu’il s’agit d’une superficie modeste, on évolue dans une jungle marécageuse. Le chercheur a remarqué lors de la découverte du diatrème, qu’un végétal poussait dessus. Il pense alors à un arbre de mangrove, avec des racines aériennes pouvant aller jusqu’à 10 ou 15 m de hauteur : le Pandanus candelabrum, typique de l’Afrique tropicale.

Le scientifique américain décide de vérifier la présence du végétal sur deux autres sites où l’on a retrouvé des kimberlites. L’hypothèse se vérifie et Stephen Haggerty teste ensuite des zones marécageuses sans kimberlite : aucune trace du Pandanus candelabrum.

La présence d’un diatrème d’où proviennent les kimberlites et donc les diamants, induit la présence du végétal. Selon le chercheur, si les explorateurs tentent d’abord d’observer le Pandanus candelabrum, ils découvriront plus facilement les diatrèmes. En effet, ce végétal profite, pour se développer, du fait que la roche autour du diatrème libère de grandes quantités de potassium, de phosphore et de magnésium dans le sol.

Il faut savoir qu’il existe environ 6 000 diatrèmes à kimberlite identifiés dans le monde, dont environ 600 contiennent des diamants. Enfin, seulement 60 d’entre eux sont assez fournis en diamants de qualité pour permettre l’ouverture d’une mine.

Sources : Le MondeEconomic GeologyPlantes et Botanique