Qui est le tarsier, ce lointain cousin de l’Homme ?

Crédits : FlickR/Stefan Munder

Assez petit pour tenir dans la paume de votre main, le tarsier, ce petit carnivore aux yeux écarquillés, se révèle être l’un de nos cousins éloignés. C’est en tout ce que suggère le décodage de son génome.

Le tarsier est un étrange petit animal vivant en Asie du Sud-est connu pour être le primate le plus petit du monde (pas plus grand que la taille d’une main d’adulte). Facilement reconnaissable à la taille impressionnante de ses yeux, deux fois plus gros que son cerveau, ces petites créatures se caractérisent par une physiologie, une anatomie et un comportement alimentaire tout à fait uniques. Selon des chercheurs de la Washington University School of Medicine à St. Louis, et de l’Université de Münster en Allemagne, qui ont récemment séquencé et analysé le génome de l’animal, ils sont aussi nos cousins éloignés.

Les résultats de l’étude, publiés dans la revue Nature Communications, placent en effet les tarsiers sur une branche importante de l’arbre de l’évolution des primates – le long de la même branche qui mène aux singes, aux grands singes et aux humains.

Les tarsiers sont des primates exclusivement carnivores. Avec leurs deux énormes yeux et leur faculté à suivre des proies en utilisant des ultrasons, ces petits animaux sont des chasseurs nocturnes redoutables. Animal particulier, la position du tarsier chez les primates était jusqu’alors débattue. Leurs dents et leur mâchoire sont plus semblables aux primates strepsirrhiniens, comme les lémuriens, mais leurs yeux et leur nez sont plus semblables aux primates Simiformes comme les singes, incluant les humains.

En séquençant le génome complet du tarsier, les chercheurs ont définitivement placé le tarsier dans la catégorie des primates Simiformes. Ainsi, il se révèle être l’un de nos cousins éloignés. « Le génome du tarsier est une archive moderne des changements évolutifs qui ont conduit à l’Homme », a déclaré Warren,Jürgen Schmitz, l’un des principaux auteurs de cette étude.

L’analyse du génome aura également montré que ces animaux fascinants montraient des signes de déclin de la population. L’espèce est en effet menacée et très vulnérable en raison de la perte de son habitat, mais également du commerce d’animaux exotiques. Une fois prisonnier, les chances de survie de l’animal sont minces, en raison des besoins physiques et alimentaires qui ne sont pas respectés.

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Crédits : Wikimedia/Plerzelwupp

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