Véritable symbole de coopération internationale depuis plus de 25 ans, la Station Spatiale internationale (ISS) est devenue vieillissante et trop coûteuse. Elle sera donc désorbitée en janvier 2031 aux profits de structures commerciales de nouvelle génération. Pour sa descente finale, l’ISS aura cependant besoin d’un petit coup de pouce délivré par un vaisseau spatial spécialement conçu par SpaceX : le US Deorbit Vehicle.
La fin d’une ère
Depuis sa mise en service, l’ISS a été une plateforme unique pour des recherches scientifiques variées et approfondies. Des membres d’équipage de cinq agences spatiales (la NASA, l’Agence spatiale canadienne (ASC), l’Agence spatiale européenne (ESA), la JAXA et Roscosmos) y ont mené des expériences sur les effets de la microgravité et des radiations spatiales sur la physiologie humaine, animale et végétale. Ces recherches sont essentielles pour préparer les futures missions de longue durée vers la Lune et Mars.
L’ISS a également permis des avancées significatives dans les domaines de la science spatiale, de la biologie et des sciences physiques. Des démonstrations technologiques impossibles à réaliser sur Terre ont été effectuées, apportant des contributions importantes à notre compréhension de l’espace et de ses effets.
En plus de ses contributions scientifiques, l’ISS a été un symbole de coopération internationale en incarnant la philosophie du Traité sur l’espace extra-atmosphérique selon laquelle « l’espace est pour tous« . Les agences spatiales partenaires se sont engagées à exploiter la station jusqu’en 2030 et Roscosmos continuera ses opérations jusqu’en 2028 au moins.
La désorbitation de l’ISS représente ainsi la fin d’une ère marquée par des découvertes scientifiques et une collaboration internationale sans précédent.

La mission de désorbitation et le rôle de SpaceX
La NASA a dévoilé des détails sur ce processus de désorbitation de l’ISS le 17 juillet dans le cadre d’une conférence et a donné au passage un premier aperçu du vaisseau Dragon modifié de SpaceX. Ce dernier sera équipé de six fois plus de propulseurs et de quatre fois plus de puissance que le Dragon standard chargé habituellement d’acheminer du fret et des équipages vers le complexe orbital.
L’image partagée montre un module de service robuste, plus grand et doté de panneaux solaires supplémentaires. Le vaisseau aura également plus de moteurs Draco que le Crew Dragon standard, ce qui lui permettra de générer près de 30 000 newtons de poussée.
Notez que le NASA a attribué à SpaceX un contrat unique d’une valeur potentielle de 843 millions de dollars pour développer ce véhicule de désorbitation. Cependant, bien que SpaceX soit responsable de sa construction, la NASA en deviendra propriétaire une fois le vaisseau terminé et l’exploitera tout au long de la mission. Le vaisseau spatial et l’ISS devraient également tous deux se désintégrer lors de la rentrée dans l’atmosphère, tandis que les débris restants finiront au sein du cimetière de vaisseaux spatiaux dans le Pacifique Sud.
Ce projet marque ainsi une nouvelle étape dans la collaboration continue entre la NASA et SpaceX qui travaille également sur le système d’atterrissage humain (HLS) pour les missions lunaires Artemis et le lancement des éléments centraux de la passerelle lunaire.
