Le Smart Lander for Investigating Moon (SLIM), le premier atterrisseur lunaire japonais, a rencontré des difficultés après son atterrissage sur la Lune, malgré la réalisation d’un exploit impressionnant en termes de précision d’atterrissage. L’incident a été causé par une anomalie dans l’un de ses deux propulseurs principaux pendant la descente, ce qui a provoqué une inclinaison de l’engin de 90 degrés par rapport à sa position prévue d’atterrissage.
Un atterrisseur sur le nez
Le Japon s’est récemment illustré en devenant le cinquième pays à réussir un atterrissage lunaire avec son vaisseau spatial Smart Lander for Investigating Moon (SLIM). Équipé d’une technologie de navigation basée sur la vision, le véhicule a également réussi à atterrir avec une précision sans précédent au sud de l’équateur lunaire.
Malgré le succès de l’alunissage, les cellules solaires de SLIM ne fonctionnent pas conformément aux attentes, car leur orientation vers l’ouest les empêche actuellement de recevoir la lumière. La raison pour laquelle les panneaux solaires se sont mal positionnés restait inconnue jusqu’à l’obtention de cette nouvelle image.
Le cliché, capturé par l’un des deux petits rovers déployés en surface par l’engin (Transformable Lunar Robot LEV-2), nous révèle ainsi pourquoi l’atterrisseur a eu du mal à se charger : il a atterri « sur le nez ».
L’un des deux propulseurs principaux est probablement tombé en panne lors de la phase finale d’atterrissage, à une altitude d’environ cinquante mètres, ce qui a entraîné un mouvement latéral involontaire. La cause du dysfonctionnement apparent du moteur fait actuellement l’objet d’une enquête. Quoi qu’il en soit, cette inclinaison a donc empêché la lumière du soleil d’atteindre les cellules solaires du vaisseau spatial, conduisant à l’arrêt prématuré des opérations de SLIM trois heures seulement après son atterrissage sur la Lune.

Encore un mince espoir de collecter des données grâce à SLIM
En dépit de cette difficulté, l’agence spatiale japonaise JAXA espère que SLIM pourrait potentiellement reprendre vie. Les chercheurs envisagent en effet que l’atterrisseur puisse hiberner jusqu’à ce que l’angle d’incidence de la lumière solaire évolue, ce qui offrirait ainsi une opportunité aux panneaux solaire d’emmagasiner un peu d’énergie.
La situation n’est pas sans rappeler celle de l’atterrisseur Philae de la mission européenne Rosetta. Philae avait en effet rebondi lors de sa tentative d’atterrissage sur la comète 67P en 2014 et rencontré des problèmes d’éclairage avant de se réveiller brièvement.
Cependant, cela devra être fait avant le coucher du Soleil sur le cratère Shioli, attendu vers le début du 31 janvier. À partir de là, ni SLIM ni ses rovers ne pourront survivre aux températures de la nuit lunaire (moins 130 degrés Celsius), car aucun de ces engins ne transporte d’unités chauffantes à radio-isotopes.
