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Illustration d'artiste montrant la sonde japonaise SLIM atterrissant sur la Lune. Crédit image : JAXA

C’est confirmé : l’alunissage du Japon a été le plus précis jamais réalisé

Le Japon a marqué un exploit significatif en devenant le cinquième pays à réussir un atterrissage lunaire avec son vaisseau spatial Smart Lander for Investigating Moon (SLIM). Équipé d’une technologie de navigation basée sur la vision, le véhicule a également réussi à atterrir avec une précision sans précédent au sud de l’équateur lunaire. C’est en tout cas ce que vient de confirmer l’agence spatiale japonaise.

Pourquoi est-il si difficile de se poser sur la Lune ?

Atterrir sur la surface lunaire représente une entreprise complexe et délicate impliquant divers défis techniques et opérationnels. La gravité lunaire, six fois plus faible que celle de la Terre, nécessite en effet une gestion minutieuse pour éviter des rebonds ou des ascensions trop rapides lors de l’alunissage. De plus, l’absence quasi totale d’atmosphère sur la Lune signifie que les vaisseaux spatiaux dépendent entièrement de propulseurs pour une descente contrôlée, sans la résistance naturelle de l’air pour ralentir leur descente.

Avec ses cratères, rochers et reliefs irréguliers, la surface lunaire présente un défi supplémentaire pour trouver un site d’atterrissage sûr et relativement plat. Ainsi, les missions lunaires doivent souvent ajuster leur trajectoire en temps réel pour éviter les obstacles. Enfin, la communication entre les missions lunaires et les centres de contrôle sur Terre est entravée par le délai induit par la distance entre la Terre et la Lune, qui peut atteindre plusieurs secondes, voire quelques minutes. Cela rend la prise de décisions rapides difficile en cas de situations d’urgence pendant la descente.

En raison de ces obstacles, les échecs demeurent fréquents. Quant aux engins lunaires qui réussissent malgré tout, ils sont souvent confrontés à des trajectoires d’atterrissage imprécises, avec des marges d’erreur de plusieurs dizaines de kilomètres.

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La flèche blanche marque l’endroit où la mission russe Luna-25 a connu sa fin prématurée. Crédits : Goddard Space Flight Center de la NASA/Université d’État de l’Arizona

Le Japon marque l’histoire

En ce sens, la mission SLIM, développée par l’agence spatiale du Japon (JAXA), a marqué une avancée significative en parvenant à atterrir avec une précision sans précédent de cent mètres, ce qui représente un progrès notable par rapport aux marges d’erreur observées dans les missions antérieures. Les données télémétriques ont en effet confirmé il y a quelques heures que le véhicule s’était bien posé dans sa zone cible près du cratère Shioli, au sud de l’équateur lunaire, tôt samedi matin.

Cette réalisation a démontré les capacités de la technologie de navigation basée sur la vision utilisée par SLIM qui a permis une localisation plus précise en comparant en temps réel les images capturées de la surface lunaire avec les cartes embarquées. Pour opérer, le vaisseau s’est en effet appuyé sur des systèmes de caméras avancés qui ont permis de capturer des images de la surface lunaire pendant la descente. Ces images ont ensuite été comparées en temps réel avec des cartes embarquées, ce qui a permis à la sonde de se localiser avec une grande précision en ajustant sa trajectoire en fonction des caractéristiques réelles du terrain.

Une mission en difficulté

Tout ne s’est pas bien passé pour autant. Malgré le succès de l’alunissage, les cellules solaires de SLIM ne fonctionnent pas conformément aux attentes, car leur orientation vers l’ouest les empêche actuellement de recevoir la lumière du Soleil. La raison pour laquelle les panneaux solaires se sont mal positionnés reste inconnue selon la JAXA.

Suite à l’atterrissage, l’accent a donc été mis sur l’acquisition de données pendant que SLIM fonctionnait sur batterie. Ce lundi 22 janvier, l’équipe de mission a signalé que l’atterrisseur avait finalement éteint sa batterie conformément au plan quelques heures seulement après son arrivée sur la Lune (à un niveau de 12 % pour éviter une décharge excessive). Avant cela, le véhicule aurait cependant réussi à recueillir un grand nombre de données techniques et d’images lors de la descente et de l’atterrissage sur la surface lunaire. Ces images seront probablement dévoilées lors d’une conférence de presse de l’agence spatiale du Japon prévue ce jeudi.

Malgré tout, il subsiste une lueur d’espoir. Le véhicule pourrait en effet être réactivé dans quelques jours lorsque la position du Soleil changera, permettant aux cellules solaires de capter la lumière. Cependant, le temps est compté. La prochaine nuit lunaire est en effet prévu pour le 31 janvier prochain.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.