Mars personnalité
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Si vous avez ce type de personnalité, vous devriez peut-être éviter Mars

Des chercheurs ont récemment effectué des simulations de colonies sur Mars pour déterminer le nombre idéal de personnes nécessaires à leur survie. L’étude révèle également que certains types de personnalité devraient probablement éviter une telle mission.

Les défis de la vie martienne

Au cours de ces dernières années, plusieurs sociétés et agences spatiales ont exprimé leur intérêt et ont fait part de leurs projets pour des missions habitées vers Mars. C’est notamment le cas de la NASA, de l’ESA, de la Chine ou encore de SpaceX.

Si l’on met de côté le voyage interplanétaire de longue durée que cette ambition implique et qui exposera les astronautes aux radiations de l’espace, établir une colonie humaine sur Mars impose de résoudre de nombreux problèmes d’ingénierie incroyablement complexes, d’autant que la nature inhospitalière de l’environnement exigera que tout habitat soit largement autosuffisant. Au-delà de ces défis, les futurs colons seront également confrontés à des défis d’ordre psychologique et comportemental.

Dans le cadre d’une étude récente, des scientifiques ont cherché à mieux appréhender les interactions comportementales et psychologiques de ces futurs colons grâce à une approche de modélisation à base d’agents.

Pour résumer, il s’agit d’une approche de modélisation utilisée pour comprendre et étudier les systèmes complexes en simulant le comportement individuel des entités autonomes, appelées « agents ». On observe également comment leurs interactions collectives conduisent à des comportements globaux émergents. Par ailleurs, l’objectif de cette étude était également de proposer une taille de population initiale minimale requise pour créer une colonie stable.

Mars personnalités colonie
Illustration d’une base martienne. Crédits : Petrovich9/istock

Les Sims sur Mars

Des études antérieures ont tenté de répondre à cette dernière question. Il y a trois ans, une équipe avait en effet déterminé que la présence de 110 personnes suffirait pour accomplir toutes les tâches nécessaires à leur survie sans dépasser la capacité de travail des colons.

Ici, l’équipe a imaginé une vie sur Mars un peu différente, partant notamment du principe que la colonie avait déjà été construite avant l’arrivée des astronautes et que la nourriture, l’air, l’eau ainsi que l’électricité pouvaient être produits in situ. Cependant, les chercheurs ont également modélisé que la colonie recevrait régulièrement des approvisionnements de la Terre, supposant qu’il serait plus rentable d’envoyer des réapprovisionnements que d’envoyer de nouveaux humains pour agrandir la colonie.

Plus concrètement, les chercheurs ont assigné des attributs aux agents, chacun bénéficiant de compétences associées à des spécialités professionnelles civiles et militaires. Ils ont ensuite simulé leurs journées de travail, ainsi que leurs interactions avec les autres agents. Ils se sont également vu attribuer un type de personnalité parmi quatre disponibles : les « agréables », peu compétitifs et peu agressifs, les « sociaux », les « réactifs », caractérisés par leur compétitivité et leur obsession pour des routines strictes, et les « névrosés », jugés très compétitifs et agressifs.

Enfin, chaque agent avait une barre de vie qui pouvait s’épuiser. L’arrivée de nouveaux martiens dotés de leur propre personnalité permettait alors de combler les vides laissés par les astronautes morts. Les simulations ont duré 28 ans avec différents nombres de personnes démarrant les colonies, allant de 10 à 170.

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Illustration d’un établissement humain sur Mars. Crédits : e71lena/istock

Les névrosés en mauvaise posture

Les chercheurs ont alors constaté que le nombre le plus bas nécessaire pour maintenir une colonie était 22, ce qui est bien inférieur à l’étude précédente. Quant aux personnalités, alors que les membres de la colonie avaient une probabilité égale d’être affectés par le manque de ressources de la colonie ou par des accidents, les Martiens dotés d’une psychologie « névrotique » avaient un taux de mortalité beaucoup plus élevé que les autres. Par ailleurs, moins il y avait de « névrosés » parmi les populations, mieux la colonie se portait et se stabilisait.

Dans le monde réel, les interactions humaines seront bien sûr beaucoup plus complexes et nuancées que dans ce type de simulations. Ces dernières simplifient en effet les choses pour tenter de dégager des tendances. Cependant, ce type d’étude n’en reste pas moins intéressant. En outre, rappelons que des simulations « réelles » sont également menées. D’ailleurs, la NASA vient d’enfermer quatre chercheurs dans un avant-poste martien simulé pendant un an. L’objectif sera de collecter un maximum de données pour préparer les futures missions martiennes habitées.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.