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Ils s’apprĂȘtent Ă  « vivre sur Mars » pendant un an

CHAPEA Mars
Ce "bac à sable" sera utilisé pour des sorties dans l'espace simulées lors de la mission CHAPEA. Crédits : NASA

La NASA est sur le point d’enfermer quatre chercheurs dans un avant-poste martien simulĂ© pendant un an. L’objectif sera de collecter un maximum de donnĂ©es pour prĂ©parer les futures missions martiennes habitĂ©es. Voici ce que nous savons de ce projet.

Isolés pendant un an

La NASA ambitionne d’envoyer des humains sur Mars avant 2040. Pour ce faire, l’agence va devoir faire face Ă  nombreux dĂ©fis techniques. Par exemple, outre le fait d’assurer un voyage vers la planĂšte rouge (peut-ĂȘtre Ă  bord d’une fusĂ©e Ă  propulsion nuclĂ©aire) et un atterrissage en toute sĂ©curitĂ©, les chercheurs devront Ă©galement Ă©valuer la rĂ©ponse de notre corps façonnĂ© par la pression, l’atmosphĂšre, les tempĂ©ratures et la gravitĂ© terrestres Ă  cet environnement hostile.

Les enjeux psychologiques seront Ă©galement importants. Rappelons qu’un voyage sur Mars prend entre six et neuf mois, sans compter la mission in situ. Les concernĂ©s, qui vivront Ă  plusieurs millions de kilomĂštres de la Terre, devront aussi faire face Ă  des retards constants de communication. Or, nous savons que le simple fait de se sentir isolĂ© peut avoir des consĂ©quences sur la psychĂ© humaine.

C’est pourquoi avant d’envoyer du monde sur Mars, il est nĂ©cessaire de multiplier les tests sur Terre. Pour ce faire, la NASA dispose d’un nouvel environnement martien simulĂ© de 158 mÂČ appelĂ© Mars Dune Alpha, dĂ©veloppĂ© dans le cadre de la mission Crew Health and Performance Exploration Analog (ou simplement CHAPEA).

DĂšs le mois de juin prochain, quatre membres d’Ă©quipage embarqueront Ă  l’intĂ©rieur pour y vivre pendant un an. La mission sera dirigĂ©e par Kelly Haston, qui Ă©tudie les maladies humaines. Elle sera accompagnĂ©e de l’ingĂ©nieur de vol Ross Brockwell, du mĂ©decin Nathan Jones et de l’officier scientifique Alyssa Shannon.

La NASA avait lancĂ© son appel aux candidatures en 2021. Pour espĂ©rer ĂȘtre choisis, les participants devaient ĂȘtre titulaires d’un diplĂŽme dans un domaine STEM (science, technologie, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques) et avoir une expĂ©rience de pilotage ou une formation militaire. Tous les candidats ont Ă©galement dĂ» passer les mĂȘmes tests que les astronautes pour s’assurer qu’ils soient aptes au programme.

Préparer les futurs martiens

SituĂ© au Johnson Space Center de la NASA Ă  Houston, cet habitat simulĂ© conçu par le studio d’architecture d’impression 3D ICON comprend des quartiers d’Ă©quipage privĂ©s, une cuisine, des espaces de vie, des espaces de travail et deux salles de bains. Il y a aussi un environnement « externe » de 111 mÂČ oĂč l’Ă©quipage effectuera quelques sorties pour prĂ©lever des Ă©chantillons.

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Quartiers de l’Ă©quipage dans l’avant-poste simulĂ©. CrĂ©dits : NASA/Bill Stafford

Au cours de leur mission d’un an, les membres d’Ă©quipage feront ce que feront les futurs explorateurs martiens. Ces activitĂ©s incluent de la cuisine, de l’exercice, du nettoyage, de la croissance de cultures et de la recherche scientifique. Ils seront Ă©galement soumis Ă  des facteurs de stress environnementaux, tels que des pannes d’Ă©quipement et des retards de communication avec le contrĂŽle de mission.

Cette simulation permettra Ă  la NASA de collecter des donnĂ©es sur les performances cognitives et physiques de maniĂšre Ă  se donner une meilleure idĂ©e des impacts potentiels des missions de longue durĂ©e vers Mars sur la santĂ© et les performances de l’Ă©quipage. En fin de compte, ces informations aideront l’agence Ă  prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es pour concevoir et planifier une mission humaine rĂ©ussie. Deux autres sĂ©jours seront Ă©galement proposĂ©s en 2025 et 2026.