Si la vie existe sur Europe, elle pourrait ĂȘtre juste sous la surface

Europe
Europe, la lune de Jupiter. Crédit : NASA

Si une vie extraterrestre microbienne existe sur Europe, la lune glacĂ©e de Jupiter, elle pourrait ne pas ĂȘtre aussi difficile Ă  trouver que supposĂ© auparavant, rapporte une nouvelle Ă©tude.

Europe, abrite un immense ocĂ©an sous sa croĂ»te de glace. Les astronomes pensent Ă©galement que cette eau est en contact avec le noyau rocheux de la lune, ce qui rend possible une variĂ©tĂ© de rĂ©actions chimiques complexes, susceptibles de conduire Ă  l’apparition de la vie. La lune est par ailleurs gĂ©ologiquement active, de sorte que de la « matiĂšre » souterraine peut rĂ©guliĂšrement se retrouver Ă  la surface. Ainsi, Europe se prĂ©sente comme une candidate de choix pour la recherche de la vie « ailleurs » dans l’Univers.

La NASA le sait. Elle dĂ©veloppe d’ailleurs une mission de survol appelĂ©e Europa Clipper, dont le lancement est prĂ©vu au dĂ©but des annĂ©es 2020. La sonde effectuera plusieurs dizaines de survols, dont certains pourraient permettre de zoomer Ă  travers les panaches soupçonnĂ©s de vapeur d’eau. L’agence spatiale amĂ©ricaine travaille Ă©galement sur une Ă©ventuelle mission d’atterrissage qui chercherait des preuves de vie sur ou sous la surface. On ne sait pas, cependant, Ă  quelle profondeur un atterrisseur aurait besoin de creuser.

Par ailleurs, Europe est en orbite autour des ceintures de radiation de Jupiter : elle est ainsi bombardĂ©e de particules chargĂ©es, ce qui pourrait dĂ©truire les acides aminĂ©s et d’autres biosignatures possibles.

Tom Nordheim et son Ă©quipe de la NASA ont pour cette Ă©tude modĂ©lisĂ© l’environnement des rayonnements de la lune en dĂ©tail, combinant ces rĂ©sultats avec des donnĂ©es provenant d’expĂ©riences en laboratoire. Ils ont alors dĂ©couvert qu’à certains endroits, un atterrisseur devrait creuser seulement Ă  1 centimĂštre dans la glace pour trouver des acides aminĂ©s reconnaissables. Dans les zones plus fortement bombardĂ©es, la profondeur serait de l’ordre de 10 Ă  20 cm. Toutefois, cela ne veut pas dire pour autant que les organismes potentiels seraient encore vivants Ă  de telles profondeurs.

« MĂȘme dans les zones de rayonnement les plus dures d’Europe, vous n’avez vraiment rien d’autre Ă  faire que de gratter sous la surface pour trouver des matĂ©riaux qui ne sont pas lourdement modifiĂ©s ou endommagĂ©s par les radiations, explique le chercheur. L’exposition aux radiations n’étant apparemment pas un facteur limitant, les planificateurs peuvent se sentir libres de cibler les zones d’Europe les plus susceptibles d’abriter de nouveaux dĂ©pĂŽts ocĂ©aniques – la zone de retombĂ©e sous un panache, par exemple ».

La NASA n’a toujours pas identifiĂ© de telles zones d’atterrissage prometteuses : l’imagerie capturĂ©e Ă  ce jour n’est pas assez nette. « Mais le travail d’Europa Clipper devrait changer les choses, explique le chercheur. Quand nous aurons la reconnaissance Clipper, les images haute rĂ©solution, la situation sera complĂštement diffĂ©rente. Cette reconnaissance est la clé ».

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Nature Astronomy.

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