Par le biais d’une récente étude, des chercheurs étasuniens affirment détenir des preuves de l’existence d’une nouvelle planète dans le Système solaire. Selon les scientifiques, il s’agit d’une planète d’une taille similaire à celle de la Terre, dont l’orbite serait d’environ 100 à 200 fois la distance Terre-Soleil. Voici l’hypothétique « planète Y ».
Une planète potentiellement détectable dans un avenir proche
Sur décision de l’Union Astronomique Internationale (IAU), Pluton n’est plus considérée comme une planète du système solaire depuis 2006. En effet, celle-ci a été requalifiée en tant que « planète naine ». Depuis, divers chercheurs tentent de découvrir des corps célestes massifs se dissimulant potentiellement au-delà de la ceinture de Kuiper, une zone en forme d’anneau similaire à la ceinture d’astéroïdes, néanmoins plus massive et plus étendue se trouvant entre 4,5 et 8,25 milliards de kilomètres de la Terre.
Récemment, l’une des candidates les plus célèbres n’est autre que la « planète Neuf », une géante de gaz (ou de glace) entre cinq et dix fois plus massive que la Terre, dont la première mention remonte à 2016. Cette dernière reste pour l’heure hypothétique et non détectée mais son existence au-delà de l’orbite de Neptune – entre 300 et 500 fois la distance Terre-Soleil – est suggérée par des anomalies gravitationnelles dans les orbites d’objets transneptuniens.
Il y a peu, Amir Siraj du département des sciences astrophysiques de Université de Princeton (États-Unis) a proposé une nouvelle planète dans le Système solaire : la planète Y. Selon une publication sur la plateforme arXiv le 19 aout 2025, son orbite serait d’environ 100 à 200 fois la distance Terre-Soleil. Tout comme la planète Neuf, celle-ci est pour l’instant non détectée mais pourrait l’être dans quelques années, grâce au futur projet d’observation astronomique Rubin Observatory Legacy Survey of Space and Time (LSST) au Chili.
Crédits : Ahmad Sarem/istock
Une « déviation » qui n’aurait rien de hasardeux
A l’origine, Amir Siraj et son équipe s’intéressaient à la planète Neuf mais au cours de leurs travaux, ces derniers ont découvert une anomalie plus proche et surtout, avec une signature différente. L’étude évoque une déviation d’environ 15° du plan moyen de la ceinture de Kuiper, par rapport à celui du Système Solaire. Or, cette déformation pourrait signifier la présence d’une planète inclinée non découverte, la fameuse planète Y. Les scientifiques ont par ailleurs affirmé avoir reçu un signal modeste mais crédible et que la déviation en question a seulement entre 2 et 4% de chance d’être le fruit du hasard. De plus, les auteurs de l’étude n’ont pas manqué de rappeler que ces probabilités sont similaires à celles ayant caractérisé les premiers indices concernant la planète Neuf.
« Nous introduisons une nouvelle méthode de mesure du plan moyen, dont nous démontrons l’indépendance face aux biais d’observation. En particulier, nos résultats ne sont pas biaisés par des relevés ne portant que sur des zones limitées de la sphère céleste. », peut-on lire dans l’étude.
Évidemment, ces travaux sont à prendre avec des pincettes puisqu’il est seulement question d’une pré-publication, dont le contenu reste pour l’instant non validé par des pairs. Cependant, Amir Siraj et son équipe semblent convaincus de l’existence de la planète Y. Les experts ont affirmé que dans le cas où le projet LSST ne permette pas sa détection, ce même projet pourra au moins élucider les détails de la déformation du plan moyen de la ceinture de Kuiper (induite par la planète). Pour les chercheurs, il est possible que la position de la planète Y dans le ciel – une latitude écliptique élevée – la rende pour l’instant invisible.
