Comment le sens du vent influence-t-il l’écoute d’un son ?

Crédits : iStock

Nous entendons bien mieux une personne lorsque celle-ci parle dans le sens du vent plutôt que l’inverse. Comment l’expliquer ? En réalité, le son prend seulement en compte la vitesse du vent et non sa force.

Nous savons tous que parler dans le sens du vent permet de mieux se faire entendre par son interlocuteur, à l’opposé du cas où des paroles sont lancées contre le vent, cette même personne ne vous entendra pas. Habituellement, nous pensons que notre capacité d’écoute varie parce que le vent porte le son. Or, ce n’est absolument pas le cas.

Le vent influence seulement la vitesse des ondes sonores en y ajoutant ou soustrayant sa propre vitesse de 340 m/s ! Le son nous parviendra toujours, à une poignée de secondes d’intervalle, mais le volume restera quant à lui toujours identique. Les vents sont constamment plus intenses en hauteur plutôt qu’au niveau du sol, ce qui permet de comprendre comment fonctionne l’amplification du son.

Le magazine Science & Vie a interrogé Benoît Gauvreau, chercheur au Laboratoire d’acoustique environnementale (LAE) de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) :

Crédits : Public Domain Pictures

« L’atmosphère est comme stratifiée selon des vitesses de vent croissantes. Et lorsque le son passe d’une couche à une autre, sa trajectoire s’incurve légèrement comme un rayon lumineux qui passe de l’air à l’eau. »

Ainsi, dans le cas où le son va dans le sens du vent, les ondes sonores se cantonnent au sol et dans le cas contraire, le son se dissipe en hauteur en direction du ciel. Il s’agit par ailleurs d’un phénomène très sensible. Par exemple, sur une distance d’une centaine de mètres, la différence sonore qui se fera sentir peut tout de même atteindre dix décibels.

Nous devons ce phénomène à l’effet Doppler qui n’est autre qu’un changement apparent de la fréquence d’un signal sonore ou électromagnétique reçu par un observateur mobile par rapport à une source émettrice fixe ou bien par un observateur fixe par rapport à une source émettrice mobile.

Sources : Science & Vie – Futura Sciences