Comment se forment les traînées de condensation et représentent-elles un danger ?

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Les avions de ligne laissent échapper sur leur chemin des traînées de condensation. Comment se forment-elles ? Sont-elles dangereuses ?

Le site de la radio Ici Canada a récemment publié un article destiné à s’interroger sur les trainées de condensation. Un spécialiste a été sollicité pour l’occasion, il s’agit de François Garnier, professeur à l’École de technologie supérieure en génie mécanique de Montréal (Québec).

Les trainées de condensation s’échappant des avions se forment de la même manière que certains nuages, comme les cirrus, présents dans la couche supérieure de la troposphère, à une altitude située entre 5 000 et 14 000 mètres. Rappelons qu’un nuage est la matérialisation de la vapeur d’eau située dans l’air, et ce dans des conditions atmosphériques précises.

L’évaporation est un phénomène permanent sur Terre, mais invisible puisque la vapeur d’eau a besoin de prendre de l’altitude pour se condenser, au contact de températures plus froides, mais également de noyaux de condensation. Ces derniers sont de fines particules en sustentation dans l’atmosphère telles que des poussières, de la suie, du sable, du sel de mer ou encore de la cendre volcanique. La vapeur d’eau se dépose alors sur ces particules et forme de petites gouttes, ou des cristaux de glace dans le cas où le processus se produit à des températures très froides.

Pour ce qui est des trainées de condensation, les fameux noyaux sont représentés par des particules issues du carburant des avions, le kérosène. D’ailleurs, ces trainées nommées « contrails », un mot anglais formé par les termes -condensation- et -trails- (trainées), s’observe à des altitudes très hautes (entre 8000 et 12.000m), lorsque les conditions sont réunies : une humidité bien présente et des températures se situant au-dessous de -40°C.

À la sortie des réacteurs de l’avion, les conditions de saturation de la vapeur d’eau ne sont pas remplies, car la chaleur est trop forte à l’intérieur, c’est pourquoi lorsque la vapeur se mélange à l’air extérieur très froid, des cristaux de glaces se forment tels des nuages. Et si à la base, il y a deux trainées (gauche et droite de l’avion), elles se combinent rapidement en une seule. Il y a trois sortes de contrails : de courte durée, persistante, mais également persistante et répandue à la fois.

Qu’est-ce qui est reproché aux contrails ? La pollution contribuant au réchauffement climatique. Pour ce qui est de la pollution, il est vrai que les avions en rejettent, mais celle-ci ne représenterait que de 3 à 5% de la pollution totale issue des moyens de transport et de l’industrie réunis.

Malgré ce chiffre plutôt faible, les trainées de condensation font tout de même l’objet de recherches puisque le nombre d’avions dans le ciel devrait tripler vers 2030-2050, une augmentation de 5% chaque année. Ces recherches tentent de trouver des solutions à cette pollution de moins en moins négligeable, et sans vouloir supprimer ces contrails, il s’agit plutôt de contourner les zones aériennes saturées par ces trainées en volant à des altitudes inférieures. Cependant, trainées de condensation ou non, la pollution est dans tous les cas rejetée, et elles ne représentent pas de danger en soi mis à part les pollutions.

Il faut également savoir que des théories mettant en avant un complot mondial ont rebaptisé ces trainées de condensation par le terme « chemtrails » formé par les termes -chemical- (chimique) et donc -trails- (trainées). Selon certains sites alternatifs, il s’agirait d’un projet secret des pays développés en place depuis 40 ans, consistant en l’épandage de produits chimiques sur les populations, et ce pour des raisons secrètes. Une hypothèse récemment rejetée par l’enquête menée par 77 scientifiques.

Sources : Radio Ici CanadaScience et Vie