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Savez-vous ce qu’il adviendrait d’un avion en papier lâché depuis la station spatiale internationale ?

Au Japon, des experts en aéronautique ont mené une étude sérieuse afin de comprendre le comportement d’un avion en papier dont le point de départ serait l’orbite de la station spatiale internationale (ISS), soit 400 km d’altitude. Si ces travaux peuvent paraitre étonnants, il s’agit ici d’une réelle préoccupation en matière d’aérodynamisme.

Évaluer le comportement de l’objet dans l’espace

Par le passé, les avions en papier ont déjà fait l’objet de projets à portée scientifique assez intéressants. En 2018 par exemple, une société commercialisant des jouets a ajouté un système téléguidé par smartphone à ses avions en papier. En 2016, un passionné a mis au point une machine en Lego capable de fabriquer des avions en papier.

Un duo de chercheurs de l’Université de Tokyo (Japon) s’est récemment posé une question autrement plus importante : que se passerait-il si un avion en papier était lâché depuis l’orbite de l’ISS ? Cette question tout à fait sérieuse avait pour objectif de comprendre le comportement de l’objet dans de telles conditions extrêmes. Les résultats de ces travaux seront publiés dans la revue Acta Astronautica en novembre 2025.

« Nous espérons que cette étude contribuera à développer de nouvelles voies pour l’utilisation durable des matériaux organiques dans les structures spatiales. », peut-on lire dans la conclusion de l’étude.

schéma avion papier ISS
Crédits : Suzuki et al., Acta Astronautica., 2025

L’avion a résisté à des vents soufflant à Mach 7

Les chercheurs ont fabriqué un simple avion en papier à l’aide d’une feuille blanche A4, avant de simuler son lancement depuis l’ISS à une vitesse de 7 800 m/s. Pour rappel, cette vitesse est la même que celle de la rotation de la station autour de notre planète. Selon les observations, l’avion a entamé tranquillement sa descente car à cette altitude, l’air peu dense était incapable de le freiner. Environ 3,5 jours après le lancement, l’objet a atteint les 120 km d’altitude mais cette fois, l’air était suffisamment dense pour perturber le vol. L’avion est s’est alors mis à tournoyer, totalement incapable de maintenir sa trajectoire.

Les auteurs de l’étude sont allés plus loin dans leurs recherches en construisant une maquette 1:3 arborant une queue en aluminium. En pratiquant des tests dans une soufflerie hypersonique, les chercheurs ont observé l’avion capable résister à des vents soufflant à Mach 7 – environ 8 650 km/h – durant sept petites secondes. Après les tests, l’avion en papier laissait apparaitre des traces de brulure au niveau de ses ailes ainsi qu’une déformation de son nez. En revanche, celui-ci ne s’est pas désintégré. Toutefois, les chercheurs avaient deviné que l’avion allait finir par se consumer progressivement et non de manière instantanée.

Ces travaux pourraient notamment déboucher sur des réflexions relatives à des missions de collecte de données atmosphériques au moyen de structures légères. Si tel est le cas, ces structures devraient être pensées pour se désintégrer de façon naturelle après la fin de leur mission.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.