Dans le cadre d’un projet baptisé Regace, un programme de recherche européen entend déployer sur le continent les premiers systèmes de suivi agrivoltaïque enrichi en CO2 pour équiper des serres. Quels sont les avantages et les défis à relever pour ces systèmes sur lesquels mise l’Europe ?
Deux productions qui partagent la même lumière
Rappelons tout d’abord que le terme agrivoltaïsme désigne un type de système associant une production d’électricité photovoltaïque et une production agricole juste en dessous. Il est donc question d’une coexistence de deux productions différentes qui partagent la même source de lumière. Dans le cadre du projet Regace, le programme européen Horizon Europe a justement misé sur ce concept, comme l’explique une publication officielle. Au cœur du projet, nous retrouvons Trisolar, une entreprise technologique israélienne. Elle a développé un système de suivi solaire agrivoltaïque capable de s’adapter aux cultures. L’objectif ? Favoriser la croissance des plantes en augmentant la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère des serres et assurer une production d’énergie solaire.
Dans sa configuration minimale, l’installation agrivoltaïque comprend des panneaux solaires bifaciaux à cellules PERC qui mesurent 105 mm x 105 mm (24 cellules) pour une puissance de 65 watts et un rendement de conversion minimum de 25,3 %. Toutefois, Trisolar peut installer des panneaux d’une puissance maximale de 145 watts pour un nombre de cellules porté à 52 et un rendement de conversion de 36,2 %.
Un enrichissement en CO2 pour booster les cultures
Si les panneaux solaires assurent une production d’électricité, ils réduisent également la quantité de lumière qui parvient aux jusqu’aux plantes. Ainsi, cet enrichissement en CO2 a pour but de compenser la baisse de lumière en boostant le processus photosynthétique, et donc la croissance des plantes.
« Notre solution agrivoltaïque rentable nous permet d’offrir des outils pour transformer les zones de culture alimentaire traditionnelles en participant à part entière à l’économie des énergies circulaires renouvelables […] En installant notre système sur des terrains et des infrastructures déjà utilisés, nous souhaitons réduire les coûts de construction et de maintenance, la durée d’exécution et assurer une réduction des émissions de CO2 », peut-on lire dans la publication du projet Regace.
Enfin, il faut savoir que les chercheurs de Trisolar ont pour ambition de favoriser la production agricole et énergétique dans les régions du globe qui ont un faible taux d’ensoleillement, dans un premier temps en Europe. Pour l’instant, six sites ont été choisis pour ce projet pilote dont trois en Allemagne, un en Grèce, un en Italie et un an Autriche.
