Alors que les épisodes de canicules ont tendance à se multiplier notamment en France, un explorateur a eu une idée aussi intéressante qu’effrayante. Il est ici question d’un camion baptisé Climate Sense, que le public peut venir tester afin d’expérimenter la vie sous 50°C. Évidemment, l’objectif est de sensibiliser à un potentiel futur se dessinant pour l’humanité, si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique.
Une demi-heure dans un camion sous 50°C
A l’heure où sont écrites ces lignes, la France connait sa deuxième vague de chaleur intense depuis le début de l’été. Le 15 aout 2025, pas moins de 70 départements ont été placés en vigilance orange. Malheureusement, ces épisodes de canicule seront de plus en plus fréquents et intenses à l’avenir, les experts s’accordant sur de possibles records de chaleur avoisinant les 50°C d’ici 2050.
Et s’il était possible de toucher du doigt ce que pourrait être la vie sous ces températures extrêmes ? L’explorateur franco-suisse Christian Clot a justement matérialisé cette idée, comme le révèle le media Reporterre dans un article du 12 aout 2025. L’intéressé a mis au point le Climate Sense, un genre de « camion de l’extrême » qui n’est autre qu’une chambre climatique. Le public peut s’y rendre et expérimenter une température de 50°C durant une demi-heure.
A l’intérieur, l’environnement est déroutant : parois blanches, lumière neutre et surtout, aucun coin d’ombre. Ainsi confinés, les convives sont tout d’abord invités à pédaler dix minutes sur des tapis de course avec le message introductif suivant : « Il est 8 heures, un jour de 2050, vous allez travailler et vous marchez à l’ombre. Il fait déjà 50 °C ». Effrayant.

Comment le corps réagit-il ?
Sans surprise, la réaction du corps ne se fait pas attendre. Rapidement, l’organisme met en place plusieurs mécanismes de refroidissement, notamment une sudation abondante, une respiration plus rapide et surtout, une vasodilatation des vaisseaux sanguins afin d’évacuer plus efficacement la chaleur. Après l’effort, le réconfort… ou presque ! Les participants reçoivent un verre d’eau pour s’abreuver. Seulement voila, cette eau est à température ambiante, ce qui est loin d’être agréable.
Ensuite, les convives suivent de petits ateliers simples dont l’objectif est de vérifier leur dextérité. Ceux-ci doivent par exemple monter un château de cartes ou encore, suivre un parcours en faisant passer un anneau autour d’un tube central sans le toucher. Une dernière étape s’impose après cela, à savoir la résolution d’énigmes habituellement destinées à des enfants de 12 ans.
En temps normal, ce genre d’exercice n’opposerait que très peu de difficultés pour un adulte mais dans de telles conditions, la tâche devient bien plus ardue. La faute à une augmentation de la température et du rythme cardiaque ainsi qu’un risque de déshydratation de plus en plus pesant, en raison de l’abondante transpiration. Or, puisque le sang se dirige davantage vers la peau pour refroidir le corps, l’irrigation de certains organes comme le cerveau se réduit.
Une expérience donnant l’occasion de s’interroger
Dans ce contexte, les neuroscientifiques évoquent une « diminution de la conduction nerveuse ». En conséquence, il devient question d’un brouillage de la mémoire immédiate et d’une fragmentation de l’attention. Autrement dit, les personnes sont touchées par une sorte de « flou mental » les empêchant d’organiser leurs pensées de manière efficace. Au bout d’une demi-heure, certains participants peuvent même ressentir des vertiges, des nausées et un phénomène de désorientation assez intense.
« On voit à peu près ce que ça donne, ne serait-ce que les premières minutes en entrant dans un sauna, mais personne ne sait tout à fait ce que signifie vivre et travailler sous de telles températures. », a déclaré Christian Clot.
En effet, subir une trentaine de minutes sous 50°C donne l’occasion de se poser plusieurs questions. En 2050, pourrais-je me rendre au travail à pied ? Mes enfants pourront-ils faire de même pour aller à l’école ? Quid des personnes travaillant en extérieur ? A quoi ressemblera notre quotidien ? Évidemment, les seuls moyens d’éviter de vivre sous de telles conditions sont déjà connus : réduire fortement l’utilisation des énergies fossiles mais aussi, favoriser les énergies vertes, la mobilité durable et la limitation des déplacements. Citons également la possibilité de mettre en place des économies circulaires (si possibles locales).
